Iran : la communauté internationale prête à travailler avec Rohani

Hassan Rohani, lors de la campagne présidentielle iranienne en mai 2013. - -
Les Etats-Unis ont déclaré qu'ils "restaient prêts à collaborer directement" avec Téhéran sur la question du programme nucléaire iranien après la victoire de Hassan Rohani. La Maison Blanche a affirmé qu'un tel engagement aurait "pour but de trouver une solution diplomatique qui apaiserait les inquiétudes de la communauté internationale sur le programme nucléaire iranien".
Religieux modéré, Hassan Rohani a créé la surprise samedi en remportant l'élection présidentielle iranienne dès le premier tour, avec 50,68% des voix, face à cinq candidats conservateurs. Cette victoire marque le retour des modérés et réformateurs au gouvernement.
Israël méfiant
Israël a, de son côté, minimisé le rôle du nouveau président, soulignant que c'est le Guide suprême Ali Khameini qui décide de la politique nucléaire iranienne : "Le programme nucléaire de l'Iran a jusqu'à présent été décidé par Khameini, pas par le président iranien", a déclaré le ministère israélien des Affaires étrangères dans un communiqué.
Il a ajouté : "Après les élections, l'Iran continuera d'être jugé sur ses actes, dans le domaine nucléaire comme dans celui du terrorisme. L'Iran doit se conformer aux demandes de la communauté internationale d'arrêter son programme nucléaire et de cesser la propagation du terrorisme dans le monde".
L'ONU et l'Europe prêts à travailler avec Rohani
Hassan Rohani, qui succède à Mahmoud Ahmadinejad, a promis plus de souplesse dans le dialogue avec l'Occident.
Ainsi, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, s'est dite "fermement déterminée à travailler avec les nouveaux dirigeants iraniens en vue d'une solution diplomatique rapide à la question nucléaire". Catherine Ashton dirige les négociations nucléaires avec l'Iran au nom du groupe des "5+1" (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne.
De son coté, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon "félicite chaleureusement" le nouveau président iranien Hassan Rohani et "continuera d'encourager l'Iran à jouer un rôle constructif dans les affaires régionales et internationales", a indiqué son porte-parole Martin Nesirky.
Depuis plusieurs années, l'ONU et les Occidentaux imposent un arsenal de sanctions à l'Iran pour tenter de dissuader Téhéran de se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce dont la République islamique se défend.
L'Iran sur "un nouveau chemin"
Samedi soir, le nouveau président a salué "la victoire de la modération sur l'extrémisme", mais a insisté pour que la communauté internationale "reconnaisse les droits" de l'Iran en matière nucléaire.
La Grande-Bretagne a appelé Hassan Rohani "à mettre l'Iran sur un nouveau chemin", notamment en "s'attelant aux inquiétudes de la communauté internationale sur le programme nucléaire iranien, en faisant avancer une relation constructive avec la communauté internationale et en améliorant la situation politique et des droits de l'homme", dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
La France est prête à travailler avec Hassan Rohani, notamment sur le dossier nucléaire iranien et sur "l'engagement de l'Iran en Syrie", selon le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. "Les attentes de la communauté internationale à l'égard de l'Iran sont fortes, notamment sur son programme nucléaire et son engagement en Syrie. Nous sommes prêts à y travailler avec le nouveau président", a souligné le chef de la diplomatie française.
Le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a salué "un vote en Iran pour des réformes et une politique étrangère constructive". Et l'Italie "espère qu'il sera possible, avec le nouveau gouvernement du président iranien Rohani, de travailler au développement des relations bilatérales", a dit la chef de la diplomatie italienne Emma Bonino.
Les rebelles syriens : l'Iran doit "rectifier les erreurs"
La Coalition de l'opposition syrienne a appelé pour sa part Hassan Rohani à revoir la position de son pays qui soutient fermement le régime de Bachar al-Assad. Elle "estime qu'il est de son devoir d'appeler le nouveau président de l'Iran à rectifier les erreurs commises par la direction iranienne".
La présidente du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI, opposition en exil) Maryam Radjavi a dénoncé une "mascarade électorale du régime des mollahs dans la crainte d'un soulèvement".
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