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Iran

Iran: aucune poursuite judiciaire contre l'étudiante qui s'était dévêtue devant son université

Une femme dévêtue en signe de protestation contre le harcèlement de miliciens des Gardiens de la révolution à l'université Azad de Téhéran, en Iran, le 2 novembre 2024

Une femme dévêtue en signe de protestation contre le harcèlement de miliciens des Gardiens de la révolution à l'université Azad de Téhéran, en Iran, le 2 novembre 2024 - UGC / UNKNOWN / AFP

La justice iranienne n'entamera aucune poursuite judiciaire contre l'étudiante filmée en train de marcher dévêtue devant son université. Les images avaient fait le tour du monde, deux ans après la mort de la jeune Mahsa Amini arrêtée pour non-respect du code vestimentaire islamique.

La justice iranienne a indiqué mardi 19 novembre n'avoir engagé aucune poursuite judiciaire contre une étudiante arrêtée à Téhéran après s'être dévêtue en public début novembre.

"Étant donné qu'elle a été transférée à l'hôpital et qu'il a été constaté qu'elle était malade, elle a été remise à sa famille, qui s'occupe actuellement d'elle, et aucune procédure judiciaire n'a été engagée à son encontre", a déclaré le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, lors d'une conférence de presse.

Dans des vidéos devenues virales, l'étudiante est vue en train de marcher lentement devant l'université Azad de Téhéran en culotte et soutien-gorge, avant d'être brutalement embarquée en voiture par des hommes en civil.

L'agence iranienne Fars avait indiqué que l'étudiante portait des vêtements "inappropriés" en classe et s'était "dévêtue" après avoir été mise en garde "calmement" par les agents de sécurité.

Comportement "immoral"

Le ministre iranien des Sciences, de la Recherche et des Technologies, Hossein Simaei, a dénoncé le comportement "immoral" de l'Iranienne, affirmant que celle-ci n'avait pas été exclue de son université.

L'ambassade d'Iran en France avait assuré que l'étudiante "souffrait de certains problèmes familiaux et de conditions psychologiques fragiles".

Le 13 novembre, la diplomatie française avait adressé aux autorités iraniennes "des messages d'inquiétude, de préoccupation et de consternation" après l'internement présumé de l'étudiante iranienne.

De son côté, l'ONG Amnesty International avait fait état "d'informations alarmantes" sur un transfert de l'étudiante en hôpital psychiatrique et rappelé que "les autorités iraniennes assimilent le rejet du voile obligatoire à un 'trouble mental' nécessitant un 'traitement'".

La loi en Iran impose depuis l'instauration de la République islamique en 1979 un code vestimentaire strict aux femmes, sommées de porter le foulard et des vêtements amples.

La mort en détention de la jeune Mahsa Amini, arrêtée en 2022 pour non-respect du code vestimentaire, avait suscité l'émoi et déclenché un vaste mouvement de protestation dans le pays.

Le mouvement "Femme Vie Liberté" a été massivement réprimé, avec au moins 551 morts et des milliers de personnes arrêtées, selon des ONG.

F.B. avec AFP