"Complètement irresponsable": la famille de Cécile Kohler condamne la frappe israélienne sur la prison d'Evin

Mireille, Noémie et Pascal Kohler le 7 mai 2025 à Paris. (Photo d'archive) - STEPHANE DE SAKUTIN / AF
Pour Noémie Kohler "c'est vraiment le pire qui pouvait arriver". La soeur de Cécile Kohler, détenue depuis plus de trois ans avec son compagnon Jacques Paris dans la prison d'Evin à Téhéran, a estimé auprès de l'AFP que la frappe israélienne sur ce centre pénitentiaire ce lundi 23 juin était "complètement irresponsable".
"Nous condamnons ces frappes qui mettent les prisonniers, dont Cécile Kohler et Jacque Paris, en danger", écrit dans un communiqué le comité de soutien Liberté pour Cécile. "Nous craignons depuis le début de la guerre que Cécile Kohler et Jacques Paris soient bombardés, ou que le chaos provoque une émeute dans la prison, que les autorités iraniennes soient débordées, et qu'il y ait donc des effusions de sang."
"On n'a aucune nouvelle, on ne sait pas s'ils sont encore vivants, on est paniqués", a encore déclaré Noémie Kohler, en appelant les autorités françaises à "condamner ces frappes extrêmement dangereuses" et à faire libérer les prisonniers français.
La justice iranienne a annoncé lundi que des frappes israéliennes avaient visé la prison d'Evin, endommageant certaines parties de l'établissement. Israël a confirmé que ses frappes à Téhéran visaient notamment cette prison. Le site du pouvoir judiciaire iranien, Mizan Online, a cependant affirmé que les bâtiments de l'établissement restaient "sous contrôle".
"Tous les prisonniers sont en danger de mort"
"Cécile et Jacques et tous les prisonniers sont en danger de mort", a répété Noémie Kohler, qui se bat inlassablement depuis plus de trois ans pour faire libérer sa soeur et son compagnon, accusés d'"espionnage" par l'Iran et considérés comme des "otages d'État" par la France.
L'avocate de la famille Kohler, Chirinne Ardakani, a pour sa part dénoncé une "frappe illégale". "Le risque d'émeute, de confusion générale et de représailles des forces de sécurité sur les détenus insurgés fait craindre une effusion de sang. On joue de part et d'autre avec la vie des gens", a-t-elle déclaré à l'AFP.
Interrogé sur le sort des deux Français, Mohammad Amin Nejad, ambassadeur iranien en France, a dit sur RTL "souhaiter" leur libération "dès que possible". "Dans les jours qui viennent, dans les heures qui viennent", a complété le représentant Iranien. Tout en précisant qu'il ne s'agissait que de son souhait et non d'une promesse.
"Un crime de guerre"
D'après le chef de la diplomatie française, les Français détenus au sein de cette prison n'auraient pas été touchés par les frappes israéliennes.
"L'usage du conditionnel est très préoccupant, car cela révèle que les autorités françaises n'ont aucune garantie à nous donner sur l'intégrité physique de deux ressortissants qui sont sous leur protection", réagit Chirinne Ardakani, avocate de la famille de Cécile Kohler, sur le plateau de BFMTV.
Elle révèle avoir rédigé une lettre avec les avocats Martin Pradel et Karine Rivoallan pour interpeller Emmanuel Macron. Ils demandent au président de la République "de prendre toute mesure immédiate, y compris, si besoin, une exfiltration", affirme Chirinne Ardakani.
Pour garantir l'intégrité physique des deux otages, l'avocate estime que les autorités françaises doivent condamner ces frappes israéliennes, considérant que frapper une prison est "un crime de guerre".