Irak: un Américain tué par des tirs de roquettes contre une base militaire

Soldats américains déployés dans la région de Mossoul, en Irak, en octobre 2016 - YASIN AKGUL / AFP
Un sous-traitant américain a été tué vendredi dans une attaque à la roquette contre la base militaire irakienne K1 à Kirkouk, a annoncé dans un communiqué la coalition antijihadiste menée par les Etats-Unis. Un responsable américain a précisé, sous couvert de l'anonymat, qu'au moins 30 roquettes avaient frappé la base, touchant notamment un dépôt de munitions.
"Un sous-traitant américain a été tué et plusieurs militaires américains et des membres du personnel irakien ont été blessés" sur cette base abritant des forces de la coalition et située dans le nord du pays, a rapporté le commandement de la coalition. "Les forces de sécurité irakiennes mènent la réponse (à l'attaque) et l'enquête. D'autres informations seront rendues publiques une fois qu'elles seront disponibles", a-t-il ajouté.
La pire attaque
Depuis le 28 octobre, dix attaques ont déjà fait des blessés et un mort dans les rangs des militaires irakiens et provoqué des dégâts matériels jusqu'aux abords de l'ambassade américaine, située dans l'ultrasécurisée Zone verte de Bagdad. Celle de vendredi soir diffère toutefois par son intensité, jamais autant de roquettes n'ayant été tirées sur une seule base. Elle aurait pu être par ailleurs beaucoup plus meurtrière.
De hauts commandants de la police irakienne et de la coalition internationale devaient en effet se retrouver vendredi à K1, d'où ils devaient diriger une vaste opération dans les zones montagneuses où se terrent toujours des cellules de Daesh. La police irakienne a indiqué avoir finalement reporté l'opération en raison de conditions météorologiques défavorables.
Aucune revendication
Si aucune des dernières attaques anti-américaines n'a été revendiquée, Washington pointe du doigt les factions armées pro-Iran, dont l'influence ne cesse de grandir et qui sont désormais intégrées aux forces de sécurité irakiennes. Pour les Américains en Irak, affirme une source de sécurité occidentale, ces factions sont désormais plus menaçantes que Daesh, sur lequel Bagdad avait proclamé la victoire il y a deux ans.
Signe de cette inquiétude, "un convoi de 15 véhicules américains transportant chacun des blindés et des armes" est arrivé aux abords de leur ambassade à Bagdad, indiquait récemment un responsable de la sécurité irakien à l'AFP.
Les Etats-Unis inquiets
Les Etats-Unis avaient appelé mi-décembre le gouvernement irakien à "prendre des mesures" pour faire cesser les attaques en Irak contre des intérêts américains.
Le ministre américain de la Défense Mark Esper avait alors exprimé par téléphone son "inquiétude" au Premier ministre démissionnaire irakien Adel Abdel Mahdi "au sujet de ce qui apparaît comme des attaques contre des bases en Irak où pourraient se trouver des forces ou des équipements américains".
Le chef du gouvernement irakien avait de son côté appelé "tout le monde à ne pas ménager ses efforts pour empêcher une escalade qui menacera toutes les parties", redoutant selon un haut responsable irakien "qu'une réponse américaine à des tirs venus de parties pro-Iran ne dégénère en affrontements sur le sol irakien".