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Moyen-Orient

Frappes d'Israël au Liban: la population partagée entre soutien et défiance au Hezbollah

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Alors que l'hypothèse d'un cessez-le-feu entre le mouvement chiite et Israël n'est pas à l'ordre du jour, les Libanais sont extrêmement divisés sur la position à adopter à l'égard du Hezbollah.

Entre Israël et le Hezbollah, aucun signe de désescalade en vue. Depuis le début de la semaine, au moins 700 personnes sont mortes au Liban dans les bombardements menés par l'État hébreu, dont le gouvernement rejette tout cessez-le-feu. En face, le Hezbollah continue de cibler Israël avec ses roquettes. Mais le mouvement chiite dirigé par Hassan Nasrallah ne bénéficie du soutien que d'une partie de la population.

À Tripoli, deuxième ville du pays située au nord du Liban, le Hezbollah constitue même un repoussoir pour beaucoup d'habitants en raison de ses liens étroits avec l'Iran. "Là où l'Iran met les pieds, il sème le désordre", estime Abdallah au micro de BFMTV.

"Toute la région en sera affectée"

Un rejet également illustré par une scène filmée mardi soir, jour durant lequel des centaines de réfugiés fuyant les frappes israéliennes sont arrivés dans la ville. On y voit un homme être interpellé par un habitant de Tripoli qui lui reproche d'avoir une photo du Hezbollah sur sa voiture et de porter un revolver. "Prends tes armes et dégage de Tripoli. Allez!" enjoint-il.

Interrogé par BFMTV, Ahmad craint de son côté que Tripoli, ville jusque-là épargnée par les bombardements de Tsahal, ne devienne la cible de frappes.

"Les Israéliens vont cibler n'importe quel endroit de Tripoli où le Hezbollah se trouvera. Toute la région en sera affectée", estime Ahmad. "Là où l'Iran met les pieds, il sème le désordre", abonde Abdallah.

"On supportera tout pour Nasrallah"

Les soutiens au Hezbollah sont en revanche beaucoup plus nombreux à Beyrouth, capitale du Liban qui a déjà été le théâtre de plusieurs bombardements ces derniers jours. C'est tout particulièrement le cas dans les quartiers accueillant des réfugiés chiites venus du sud du pays.

Haidar fait partie de ces Libanais qui ont quitté les régions les plus exposées aux frappes de l'armée israélienne. Lui et sa femme ont dû faire 15 heures de route avant d'arriver à Beyrouth.

"Si le Hezbollah ne défendait pas le Liban et son peuple, il n'y aurait même plus de Liban", assure Haidar. "Le cèdre du Liban aurait disparu depuis longtemps."

"On supportera tout pour (Hassan) Nasrallah, on a beaucoup d'espoir en lui", assure-t-il.

Igor Sahiri et Hortense Gérard avec Vincent Gautier