Afghanistan: deux petites siamoises séparées avec succès à l'institut médical français

L'opération, réalisée par cinq médecins et quatre infirmières a duré cinq heures. Ayesha et Sidiqa dont désormais l'objet d'une surveillance médicale étroite.

C'est une première dans l'histoire médicale de l'Afghanistan. Deux petites soeurs siamoises âgées de 15 jours ont été séparées avec succès à l'Institut Médical Français pour l'Enfant (IMFE) à Kaboul, a annoncé ce jeudi l'association humanitaire française La Chaîne de l'espoir qui vient en aide aux enfants démunis dans le monde.

L'opération, une première dans l'histoire médicale de l'Afghanistan, s'est déroulée samedi 1er août et a duré 5 heures, précise la Chaîne de l'Espoir. Elle a été réalisée par une équipe de 5 médecins afghans et 4 infirmières, dirigée par le Docteur Jalil Wardak, chef de la chirurgie pédiatrique de l'IMFE.

Reliées par l'abdomen et l'appareil génital

Ils ont réussi à séparer Ayesha et Sidiqa, reliées entre elles par l'abdomen et l'appareil génital. Nées au domicile de leurs parents dans un village de la province du Badakhshan, les petites jumelles ont rapidement été transportées vers l'hôpital local le plus proche où le médecin, face à la gravité du cas, a fait appel au Dr Wardak pour qu'elles puissent être prises en charge. Elles ont alors été transférées à l'IMFE à Kaboul, un hôpital ouvert depuis 2005 et cogéré par La Chaîne de l'Espoir qui apporte son expertise et son expérience en matière de formation médicale et paramédicale.

"Les équipes de l'hôpital peuvent aujourd'hui se féliciter de ce beau succès et de ce nouveau pas franchi pour apporter les meilleurs soins à la population afghane", souligne la Chaîne de l'espoir dans son communiqué. Les deux bébés font actuellement l'objet "d'une surveillance médicale étroite" et devraient rentrer chez elles dans une quinzaine de jours.

"J'avais peur de croire en ce rêve. Quand j'ai vu mes deux chères filles dormir paisiblement dans deux lits séparés, j'ai réalisé que ce rêve était devenu réalité", a témoigné Maghul, la mère des fillettes sur le site Afghanistan Times.

La naissance d'enfants siamois reste un évènement exceptionnel. Cette anomale congénitale ne concerne en moyenne qu'une grossesse sur 100.000. La plupart des siamois sont mort-nés ou décèdent dans les premières heures après la naissance. Les très rares survivants doivent impérativement être opérés dans leur première année de vie.

A. D. avec AFP