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"Mon fils était un grand patriote": le témoignage émouvant de la mère d'un soldat ukrainien mort au front

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Au micro de BFMTV, Valentyna Dymaretsky raconte l'histoire de son fils, un tatoueur de 43 ans qui s'est engagé dans l'armée ukrainienne après l'invasion russe, et qui n'a pas survécu aux combats.

Tous les jours depuis le début de la guerre en Ukraine, des soldats meurent sous les balles. Selon Kiev, au moins 1300 soldats ukrainiens ont été tués. Parmi eux, Alexander Dymaretsky, mort le 31 mars à l'âge de 43 ans dans le Donbass, dans l'est du pays.

"Il aimait beaucoup sa famille et voulait que nous vivions dans une Ukraine libre", raconte au micro de BFMTV sa mère, Valentyna.

Avant la guerre, Alexander s'était expatrié en Pologne, où il avait ouvert un salon de tatouage dans la région de Varsovie. Mais le 24 février, lorsque la Russie a décidé d'envahir l’Ukraine, il n’a pas hésité pas longtemps et est revenu défendre son pays, comme il l'avait déjà fait en 2014.

"Alexander m'a appelé le 1er mars pour me dire qu'il rentrait, il m'a dit qu'il ne pouvait pas rester en Pologne et qu'il voulait rentrer pour défendre notre pays", raconte Valentina, qui décrit son fils comme "un grand patriote."

"J'ai essayé de le dissuader de s'engager dans l'armée, en lui disant de rejoindre plutôt la défense territoriale à Lviv. Il m'a répondu: 'Non, j'irai là où on a le plus besoin de moi'".

"C'est très difficile de se dire qu'il n'est plus là"

Alexander a donc rejoint le front de l’Est le 4 mars avant d’y trouver la mort quatre semaines plus tard. "Je l'avais eu au téléphone quand il était au front. C'est très difficile de se dire qu'il n'est plus là", témoigne sa mère.

Le 8 avril, Alexander Dymaretsky a été enterré à Lviv, à l'ouest du pays, comme la plupart des soldats. La municipalité de Lviv prend en effet tout en charge et s’occupe de l’organisation des obsèques à l’église puis au cimetière.

Lorsque la guerre sera finie, Valentyna hésite encore: elle ne sait pas si elle laissera le corps de son fils dans ce cimetière militaire ou si elle le ramènera chez elle à Kharkiv, une ville bombardée, mais qu’elle a réussi fuir début mars.

Alexander laisse derrière lui un fils de 19 ans, Constantin, qui n'a pas pu assister aux obsèques de son père. Le jeune homme est resté à Kharkiv, où il est engagé comme volontaire. Mais il a promis de veiller sur sa grand-mère.

par Nelson Getten avec A.G