Maison Blanche: la chute éclair d'Anthony Scaramucci en seulement dix jours

Anthony Scaramucci, ex-chef de la communication de Donald Trump, durant une conférence de presse à la Maison Blanche, le 21 juillet 2017. - JIM WATSON / AFP
Le 21 juillet, Donald Trump nomme Anthony Scaramucci, un ancien financier de 53 ans, directeur de la communication de la Maison Blanche. Pour protester contre cette nomination qu'il considère comme une "erreur", Sean Spicer, porte-parole de la Maison Blanche, quitte aussitôt son poste. Il sera remplacé par Sarah Sanders.
Dès le lendemain de sa nomination, Anthony Scaramucci décide de supprimer ses anciens tweets anti-Trump. Auparavant, il avait soutenu les campagnes présidentielles d’Hillary Clinton et de Barack Obama.
Pendant des années, il était de fait peu favorable à la politique de Donald Trump, qu'il avait même qualifié de "tyran" et de "politicard" sur la chaîne Fox Business Network, avant de rejoindre sa campagne en février 2016.
Son but ultime? "Virer tout le monde" pour éviter les fuites
Trois jours seulement après sa nomination, le nouveau directeur de la communication n'a qu'un seul but: faire le tri au sein de l'administration Trump pour éviter les fuites.
Dans une interview au New York Times, Anthony Scaramucci confie: "J'ai été laissé pour mort dans la rue, maintenant je me dirige vers Air Force One", visant ceux qui s’opposaient à sa nomination, dont le conseiller du président Steve Bannon et le chef de cabinet Reince Priebus.
Son plus grand dérapage a été dévoilé par le New Yorker jeudi dernier, à propos d'un dîner organisé par Donald Trump. Anthony Scaramucci a cherché à savoir qui avait fait fuiter l'information sur ce dîner. N'ayant pas obtenu gain de cause, il insulte Steve Bannon et Reince Priebus, qu'il dépeint comme "un schizophrène paranoïaque". Il explique également vouloir "virer tout le monde" pour éviter les fuites.
Son but, il l'atteindra vendredi dernier. Donald Trump a en effet annoncé sur son compte Twitter la démission de Reince Priebus, remplacé par le secrétaire général John Kelly:
Un financier sanguin au cœur de plusieurs polémiques
Afin d'éviter tout conflit d'intérêt avant sa nomination, Anthony Scaramucci avait décidé de vendre son propre fonds d'investissement, le SkyBridge Capital, fondé en 2005. Or, selon un article publié dans Politico mercredi dernier, il dernier détiendrait toujours "une part de 50 millions de dollars dans ce fonds". Sur Twitter, Anthony Scaramucci s'en est vivement pris au média américain, avant de supprimer son tweet.
La vie privée du nouveau directeur de la communication a par ailleurs fait la une des médias américains, lorsque sa femme a demandé le divorce samedi dernier: "Elle aimait la belle vie de Wall Street et leur maison à Long Island, pas le monde fou de Washington D.C. Elle est fatiguée de ses ambitions égoïstes. Elle le quitte même s’ils ont deux enfants ensemble. Elle n'était pas fan de Trump", révèle ainsi Page Six.
L'ancien banquier d'affaires a immédiatement réagi sur Twitter: "La famille n’a pas besoin d’être impliquée dans tout cela. Bientôt, nous saurons dans les médias qui a de la classe et qui n’en n’a pas. Je ne fais pas plus de commentaire".
Au bout de dix jours de remous, d'invectives et de parfum de scandale, Donald Trump a finalement décidé de révoquer Anthony Scaramucci ce lundi à la demande de John Kelly, le tout nouveau secrétaire général de la Maison Blanche.