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Les USA optimistes à l'ouverture du sommet climatique de Cancun

Mangrove asséchée près de Cancun, au Mexique. Les Etats-Unis se sont voulus optimistes lundi à l'ouverture de la conférence sur le climat qui se tient dans la station balnéaire mexicaine, assurant avoir progressé sur ce dossier avec la Chine au cours des

Mangrove asséchée près de Cancun, au Mexique. Les Etats-Unis se sont voulus optimistes lundi à l'ouverture de la conférence sur le climat qui se tient dans la station balnéaire mexicaine, assurant avoir progressé sur ce dossier avec la Chine au cours des - -

par Timothy Gardner et Robert Campbell CANCUN, Mexique (Reuters) - Les Etats-Unis se sont voulus optimistes lundi à l'ouverture de la conférence de...

par Timothy Gardner et Robert Campbell

CANCUN, Mexique (Reuters) - Les Etats-Unis se sont voulus optimistes lundi à l'ouverture de la conférence de Cancun sur le climat, assurant avoir progressé sur ce dossier avec la Chine au cours des dernières semaines.

Washington et Pékin, les deux premières économies mondiales et les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre (GES), détiennent la clé de ce nouveau cycle de négociations en présence de 192 Etats. "Je pense qu'on réussira ici seulement si nous pouvons tous les deux parvenir à un accord", a déclaré le chef de la délégation américaine Jonathan Pershing.

"Nous avons dépensé beaucoup d'énergie au cours du mois écoulé à travailler sur les questions où nous sommes en désaccord et à essayer de les résoudre. Mon sentiment est que nous avons fait des progrès. Reste à savoir comment va se passer cette réunion", a-t-il ajouté.

Son homologue chinois, Su Wei, s'est montré plus prudent. "Nous avons eu un dialogue très franc et très ouvert avec nos amis américains et je pense que les Etats-Unis comme la Chine apprécieraient grandement un résultat positif à Cancun", a-t-il déclaré.

La conférence qui se tiendra pendant deux semaines dans la station balnéaire de Cancun s'efforcera de remettre les négociations sur les rails, un an après le sommet de Copenhague qui s'était conclu par un accord a minima et non contraignant de limiter la hausse des températures mondiales à 2°C au-dessus de leurs niveaux de l'ère pré-industrielle.

Les Nations unies souhaitent l'adoption d'un nouveau "fonds vert" pour aider les pays en développement à préserver les forêts tropicales et aider les pays pauvres à s'adapter aux conséquences de la montée des températures.

Enfin, Cancun tentera de formaliser des objectifs existants visant à limiter les émissions de gaz à effet de serre (GES).

MISE EN GARDE EUROPÉENNE

Jonathan Pershing a réaffirmé que le président Barack Obama était déterminé à appliquer l'objectif de réduire de 17% d'ici 2020 les émissions de GES des Etats-Unis par rapport à leurs niveaux de 2005. Mais le doute est permis aux yeux des observateurs, du fait des réticences du Sénat américain à ratifier un traité dans les années qui viennent.

La délégation de l'Union européenne, pour qui Cancun doit aussi déboucher sur des objectifs plus tangibles en matière d'émission de GES, y compris de la part des pays en voie de développement, a critiqué l'attitude des Américains.

"Aucune nouvelle législation ne peut malheureusement émerger sans le Sénat américain", a déclaré la commissaire européenne au Climat, la Danoise Connie Hedegaard.

Le principal objectif de Cancun sera de parvenir à un accord contraignant sur la lutte contre les changements climatiques pour succéder au protocole de Kyoto, qui date de 1997 et a été ratifié par 183 pays.

Kyoto oblige les pays industrialisés, à l'exception des Etats-Unis, qui ne l'ont pas ratifié, à réduire leurs émissions de GES d'ici la période 2008-2012 d'au moins 5,2% en dessous de leurs niveaux de 1990.

Selon des études publiées à la veille de l'ouverture de la conférence, les températures risquent de grimper de quatre degrés Celsius d'ici 2060. L'année 2010 devrait être l'une des deux plus chaudes jamais enregistrées depuis le début des relevés météorologiques au XIXe siècle.

Les concentrations de dioxyde de carbone (CO2), de méthane et de protoxyde d'azote (N2O) ont continué d'augmenter en 2009 - dernière année d'observation prise en compte - malgré la crise économique mondiale, souligne l'Organisation météorologique mondiale, dans son dernier bulletin sur les GES.

Jean-Loup Fiévet et Jean-Stéphane Brosse pour le service français