"Les gens autour de moi ont été tués": le témoignage d'un survivant de l'attaque de la gare de Kramatorsk

La gare de Kramatorsk après un bombardement qui a tué des dizaines de civils, le 8 avril 2022, dans l'est de l'Ukraine - FADEL SENNA © 2019 AFP
Deux roquettes se sont abattues sur la gare de Kramatorsk le 8 avril, dans l'Est de l'Ukraine, faisant au moins 50 morts, dont cinq enfants, selon le gouverneur de la région. Une centaine de personnes ont été blessées, dont Vladislav, un jeune homme de 27 ans, qui tentait de fuir vers l'Ouest. Désormais hospitalisé à Kiev, il revient sur cette attaque au micro de BFMTV.
"J'ai d'abord entendu une explosion, c'était très près de moi, je ne comprenais pas. Après ça, j'ai entendu un deuxième sifflement, et je me suis jeté au sol, en essayant de se protéger", raconte-t-il depuis sa chambre d'hôpital.
"Ils m'ont protégé avec leurs corps, ils m'ont sauvé de la mort"
Le jeune homme a reçu une trentaine d'éclats et a été plongé dans un coma artificiel. "Tous les gens autour de moi ont été tués, et moi j'ai survécu. Ils m'ont protégé avec leur corps, ils m'ont sauvé de la mort", affirme Vladislav.
Sa mère, à son chevet et toujours en état de choc, était aussi présente lors de l'attaque de la gare.
"J'ai fait un garrot sur une jambe. Mais j'ai rapidement vu que la deuxième saignait beaucoup. J'ai crié: 'Une ambulance!' J'ai vu un homme courir, lui ai demandé d'appeler une ambulance, et de me donner sa ceinture, afin de faire un deuxième garrot", raconte-t-elle.
Les psychologues de l'hôpital Dobrobut de la capitale ukrainienne ont commencé à travailler avec son fils. " La difficulté pour Vladislav, c'est que son traumatisme psychique est aussi grave que son état physique", explique Igor Vysotskyi, le médecin en chef.
Dans deux semaines, le jeune homme devrait à nouveau pouvoir marcher. Et malgré le traumatisme, il dit vouloir rejoindre l'armée ukrainienne dès qu'il sera guéri.