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Le chancelier autrichien "pessimiste" face à la "logique de guerre" de Poutine

Montage montrant Vladimir Poutine et Karl Nehammer le 31 mars dernier.

Montage montrant Vladimir Poutine et Karl Nehammer le 31 mars dernier. - Mikhail KLIMENTYEV, Stefanie LOOS / POOL / SPUTNIK / AFP

"Il ne faut pas se faire d'illusions. Le président Poutine est entré massivement dans une logique de guerre et il agit en conséquence", a expliqué le chancelier autrichien ce lundi.

Le chancelier autrichien Karl Nehammer, premier dirigeant européen à être reçu par Vladimir Poutine depuis le début de l'intervention en Ukraine, s'est dit ce lundi "pessimiste" face à la "logique de guerre" du président russe.

"Si vous me demandez maintenant si je suis optimiste ou pessimiste, alors je suis plutôt pessimiste", a-t-il déclaré à la presse à l'issue de sa rencontre.

Discussion "franche, ouverte et difficile"

"Il y a peu d'intérêt du côté russe pour une rencontre directe" avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, selon le chancelier.

Vladimir Poutine a malgré tout "réitéré sa confiance" dans les pourparlers en Turquie. La dernière session s'était tenue le 29 mars à Istanbular ailleurs, Karl Nehammer a défendu sa rencontre "en tête-à-tête" en Russie, soulignant "l'importance d'avoir un contact personnel pour confronter le président aux réalités de la guerre et transmettre directement le point des Européens"

Dans un communiqué, il avait auparavant qualifié la discussion longue de plus d'une heure avec Vladimir Poutine de "franche, ouverte et difficile"

"J'ai évoqué les graves crimes de guerre à Boutcha et dans d'autres lieux, en affirmant que tous les responsables devront être traduits en justice", a précisé le chancelier autrichien.

Il est allé à Moscou de sa propre initiative

Aucune image n'a filtré de la rencontre qui, selon la presse autrichienne, n'a pas donné lieu à une poignée de main. Selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, ce format à huis clos avait été choisi à l'initiative de la partie autrichienne. Karl Nehammer dit notamment avoir "informé" le chancelier allemand Olaf Scholz "de la teneur de l'échange."

Le chancelier conservateur autrichien est allé à Moscou de sa propre initiative après s'être rendu en Ukraine. Il "n'a pas de mandat européen", avait précisé plus tôt lundi son ministre des Affaires étrangères Alexander Schallenberg.

Son déplacement a été décidé après des entretiens à Kiev samedi avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky et des discussions avec Olaf Scholz, le président turc Recep Tayyip Erdogan, ainsi que les chefs des institutions européennes Ursula von der Leyen et Charles Michel.

Par A.G avec AFP