La baisse du chômage aux USA, une aubaine pour Barack Obama

A quatre semaines de l'élection présidentielle américaine, l'annonce d'une baisse du taux de chômage sous la barre des 8% de la population active a apporté un soutien inattendu à la partie la plus fragile du bilan de Barack Obama, ses réalisations économi - -
par Mark Felsenthal
FAIRFAX, Virginie (Reuters) - A quatre semaines de l'élection présidentielle américaine, l'annonce d'une baisse du taux de chômage sous la barre des 8% de la population active a apporté un soutien inattendu à la partie la plus fragile du bilan de Barack Obama, ses réalisations économiques.
Le taux de chômage aux Etats-Unis est retombé à 7,8% de la population active selon les chiffres publiés vendredi pour le mois de septembre, alors qu'il était à 8,1% en août et qu'il était attendu par les spécialistes à 8,2%.
Cette information est plus que bienvenue pour Barack Obama alors que le président démocrate est largement considéré comme le perdant du premier débat qui l'a opposé mercredi soir à Mitt Romney et qui a permis à son adversaire républicain de se remettre en selle.
Selon un sondage Reuters/Ipsos, l'ancien gouverneur du Massachusetts n'a plus que deux points de retard sur le président sortant, 44%, contre 46%. Dans un sondage de mercredi, Barack Obama avait encore six points d'avance.
Vendredi, Barack Obama n'a pas manqué de se saisir des derniers chiffres publiés, une source "d'encouragement" pour sa vision économique, a-t-il dit.
D'autant que Mitt Romney n'a cessé pendant la campagne de stigmatiser l'incapacité du gouvernement Obama à faire repasser le chômage sous la barre des 8%.
"Aujourd'hui, je crois que nous repartons de l'avant en tant que nation", a lancé le président devant un public enthousiaste lors d'une réunion de campagne à l'université George Mason en Virginie. "Les Américains ont été plus nombreux à avoir un emploi", s'est-il réjoui.
"C'est un rappel que ce pays est allé trop loin pour faire demi-tour maintenant", a-t-il souligné.
BONNES NOUVELLES POLITIQUES
Il a également profité de l'occasion pour accuser Mitt Romney, à la fois en Virginie mais plus tard aussi dans l'Ohio, autre Etat-bascule très important pour qui veut remporter l'élection, d'avoir utilisé le débat mercredi pour modifier ses propositions en le recentrant, notamment sur les thèmes de la fiscalité et de la réglementation.
Réagissant aux chiffres de l'emploi, Mitt Romney a déclaré que l'économie restait en état de faiblesse. Selon lui, le taux de chômage est proche de 11% si l'on tient compte de ceux qui ont renoncé à chercher du travail.
"Ce n'est pas à cela que ressemble une vraie reprise. Nous avons perdu 600.000 emplois manufacturiers depuis que le président Obama a pris ses fonctions", a déclaré le candidat républicain en promettant de créer "12 millions de nouveaux emplois" s'il est élu.
Dans une menace voilée à l'ancien gouverneur du Massachusetts, Barack Obama a déclaré : "La nouvelle du jour (la baisse du chômage) n'est certainement pas une excuse pour essayer de passer l'économie sous silence pour marquer des points sur le plan politique", a-t-il dit.
Même si les spécialistes ne sont pas d'accord pour quantifier les conséquences d'une bonne nouvelle économique sur les intentions de vote, de bons chiffres ne peuvent faire que du bien au candidat sortant, surtout après un débat comme celui de mercredi où le président est apparu sur la défensive.
"De bonnes nouvelles économiques sont de bonnes nouvelles politiques", estime Julian Zelizer, de l'Université de Princeton. "Le président Obama avait besoin de ça après le débat et cela lui donne une preuve chiffrée que sa politique marche."
En outre, et de façon très importante, l'enquête sur le chômage montre que la population employée est en croissance, alors que lors de certains des mois précédents, le taux de chômage avait baissé parce que de nombreux Américains avaient renoncé à chercher du travail.
Barack Obama a encore deux débats pour convaincre : le 16 octobre et le 22 octobre.
Danielle Rouquié pour le service français