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L'aide au développement doit sortir de l'assistanat, juge Obama

Au dernier jour du sommet de l'Onu sur les Objectifs du millénaire pour le développement, Barack Obama a appelé mercredi à mettre en place de nouveaux moyens pour combattre la pauvreté dans le monde et souhaite aider les pays en développement à créer de l

Au dernier jour du sommet de l'Onu sur les Objectifs du millénaire pour le développement, Barack Obama a appelé mercredi à mettre en place de nouveaux moyens pour combattre la pauvreté dans le monde et souhaite aider les pays en développement à créer de l - -

par Patrick Worsnip et Lesley Wroughton NATIONS UNIES (Reuters) - Barack Obama a appelé mercredi à mettre en place de nouveaux moyens pour combattre...

par Patrick Worsnip et Lesley Wroughton

NATIONS UNIES (Reuters) - Barack Obama a appelé mercredi à mettre en place de nouveaux moyens pour combattre la pauvreté dans le monde et souhaite aider les pays en développement à créer de la croissance.

Au dernier jour du sommet de l'Onu sur les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), le président américain a, dans un discours d'une vingtaine de minutes, insisté sur les mêmes points que les dirigeants des autres puissances depuis lundi : il faut privilégier une approche basée sur les résultats plutôt que de distribuer de l'argent et des vivres aux pays pauvres.

"Allons au-delà du vieux débat étriqué sur les sommes d'argent dépensées et concentrons-nous plutôt sur les résultats - est-ce qu'on améliore vraiment la vie des gens", a dit Obama, longuement applaudi.

"Le but du développement - et ce dont on a le plus besoin aujourd'hui - est de faire en sorte que l'aide ne soit plus nécessaire.

"Donc nous aiderons les partenaires qui veulent se donner les capacités de subvenir aux besoins de leur peuple", a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis, a-t-il précisé, aideront en priorité les pays en transition démocratique et qui sortent de conflits armés.

"Nous avons besoin d'autre chose que de l'aide pour que la situation change", a dit Obama. "Nous devons utiliser tous les leviers à notre disposition, de la diplomatie au commerce jusqu'aux investissements" à l'étranger, a ajouté le président américain.

Pour l'organisation internationale d'aide humanitaire Oxfam, le discours d'Obama a clarifié l'approche américaine pour lutter contre la pauvreté.

Des experts de l'aide au développement ont critiqué l'administration Obama disant que, depuis son accession au pouvoir, sa capacité d'entraînement, évidente dans d'autres questions internationales, ne l'était pas ce domaine.

"PAS DE CHÈQUE EN BLANC"

La nouvelle approche de l'aide au développement coïncide avec les difficultés économiques de nombreux pays riches dans la foulée de la crise financière, même si tous ont promis qu'ils respecteraient leurs engagements.

Les pays en développement "doivent comprendre qu'ils ne recevront pas un chèque en blanc", a dit le vice-Premier ministre britannique Nick Clegg, avant de concéder que les problèmes économiques du royaume "n'étaient pas comparables avec la misère noire et la douleur des autres".

En trois jours, les dirigeants mondiaux n'ont pas annoncé la mise à disposition de nouvelles ressources à destination des pays les plus pauvres de la planète, même si un groupe de pays dont la France a proposé la mise en place d'une taxe internationale sur les transactions financières.

Le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon a annoncé ce mercredi le lancement d'un plan de 40 milliards de dollars pour sauver d'ici 2015 les vies de 16 millions de femmes et d'enfants.

Cette initiative vise à faire progresser l'un des secteurs les moins avancés des huit OMD établis par l'Onu il y a dix ans - la santé des mères et des enfants.

Parmi ces OMD, seule l'objectif concernant la lutte contre la pauvreté et la faim dans le monde est en voie d'être atteint en 2015.

Le sommet a laissé sceptiques certaines ONG.

Joanna Kerr, directrice exécutive d'ActionAid, l'a qualifié d'"attraction coûteuse offrant tout à tout le monde et rien à personne".

"Une avalanche de bons sentiments a habilement dissimulé le fait qu'il n'y a pas eu d'annonce de plan intégralement budgétisé pour lutter contre la pauvreté", a-t-elle ajouté.

Clément Guillou pour le service français