Interdiction de quitter sa commune, couvre-feu: face au Covid, l'Italie sacrifie les fêtes

Pour les fêtes de fin d'année, l'Italie fait le choix de la sécurité sanitaire avant tout. La semaine dernière, le Premier ministre Giuseppe Conte, a annoncé l'interdiction des déplacements entre régions à partir du 21 décembre et jusqu'au 6 janvier, y compris pour les Italiens désireux de se rendre dans leur résidence secondaire.
Plus strict encore, les déplacements d'une commune à l'autre sont proscrits les 25 et 26 décembre et le 1er janvier. A celà s'ajoute un couvre-feu de 22h00 à 05h00, et jusqu'à 07h00 dans la nuit du Nouvel an.
"Si nous baissons la garde nous risquons de nous retrouver en janvier-février avec une nouvelle recrudescence" des contagions "et cela nous ne pouvons pas nous le permettre", a prévenu le ministre de la Santé, Roberto Speranza, mettant en garde contre tout relâchement à l'approche des fêtes de fin d'année.
Des Italiens esseulés
Des restrictions difficiles à vivre en cette période festive, surtout pour les habitants des villages isolés comme Gromo, une commune de 1200 âmes nichée au coeur des montagnes lombardes.
"Je vais quand même faire mon sapin pour que ça fasse un peu Noël", se résigne Giuseppe qui sera seul pour les fêtes.
Dans la famille d'Ivana, le 25 décembre rassemble d'ordinaire une quinzaine de personnes. Mais ses deux filles et ses petits enfants vivent à Bergamo, à une quarantaine de kilomètres de Gromo. Elles ont donc interdiction de rejoindre leur mère cette année, au risque de payer une amende de 400 euros.
"Je resterai à la maison. Je me suis déjà organisée avec un restaurant qui vend à emporter et on va inviter notre voisine, elle a presque 80 ans et sa famille vit loin", raconte-t-elle à BFMTV.
Plus de 62.000 morts
D'un point de vue économique, ces restrictions vont également porter un coup à la santé des communes. En temps normal, la population de Gromo est multipliée par deux pendant les vacances.
"C'est très inquiètant pour notre économie basée essentiellement sur le tourisme. On vit grâce à nos commerçants qui ne pourront pas accueillir la majorité de leur clientèle", détaille Valentina Santos, conseillère à la mairie de la ville.
Cette année, le Covid-19 aura eu raison de Noël et du jour de l'An en Italie qui fait partie des pays les plus durement touchés par la pandémie, avec plus de 62.000 morts, selon les chiffres de la Johns Hopkins University.