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"Il faut que les conditions soient réunies": pourquoi un tsunami se forme après un séisme

Un panneau met en garde contre le risque de tsunami sur une plage d'El Segundon, en Californie, le 15 janvier 2022. Photo d'illustration

Un panneau met en garde contre le risque de tsunami sur une plage d'El Segundon, en Californie, le 15 janvier 2022. Photo d'illustration - Patrick T. FALLON / AFP

Un puissant séisme de magnitude 8,8 a été enregistré ce mercredi 30 juillet au large de la péninsule russe du Kamtchatka, provoquant des alertes aux tsunamis dans tout le Pacifique.

En Polynésie française, les autorités redoutent des vagues pouvant atteindre quatre mètres. Après le séisme de magnitude 8,8 enregistré au large de la péninsule russe du Kamtchatka, les pays du Pacifique ont déclenché des alertes aux tsunamis et évacué la population, de Hawaï au Japon et jusqu'au Chili.

"Là, on est dans le cas d'un méga séisme, il n'est pas loin de la magnitude 9, ça veut dire que la faille a rompu sur plusieurs centaines de kilomètres. C'est absolument énorme", souligne sur BFMTV.com Jean-Paul Montagner, sismologue à l'institut de Physique du globe de Paris. Toutefois, un séisme - causé par la rupture d'une faille après la rencontre de plaques tectoniques - n'est pas toujours synonyme de tsunami.

"Il faut que les conditions soient réunies pour qu'il y ait un tsunami, explique-t-il. Et là, pour le Kamtchatka, c'était le cas."

Pour qu'il y ait un tsunami, "il faut que ce soit un séisme relativement superficiel", soit, ici, à 20km de profondeur, ce qui est "superficiel à l'échelle de la Terre, évidemment", mais aussi que le séisme soit "sous un océan".

Autrement dit, comme l'explique le spécialiste, "il faut qu'il y ait un mouvement de plaque important pour que l'océan qui se trouve au-dessus soit affecté par ce mouvement vertical. C'est ce qui se passe quand on a un séisme qui est de magnitude très forte et situé à relativement faible profondeur, à ce moment-là, l'océan va être en dépression."

"Observable sur toute la Terre"

À l'inverse, un séisme peut aussi "créer une onde et l'onde de tsunami, avec des creux et des bosses, va entraîner dans un premier temps un retrait de la mer et avant une vague qui arrive", détaille le sismologue.

"Ces phénomènes d'oscillation qui se mettent en place peuvent provoquer plusieurs vagues de tsunamis", résume-t-il.

À noter également qu'un tsunami, qui se prolonge "sur toute la Terre", n'arrive pas immédiatement après un séisme. Il "se déplace entre 600 kilomètres et 800 kilomètres par heure." Au Japon, le tsunami de 2011 - qui a fait près de 15.000 morts et des milliers de disparus, "il y avait à peu près vingt minutes entre le tremblement de terre et l'arrivée de la vague de tsunami sur les côtes", rappelle le professeur à l'université de Paris VII.

C'est aussi le cas du séisme du Kamtchatka: le tsunami engendré par le séisme va "se propager dans tout l'océan Pacifique (...) et peut provoquer des vagues même assez importantes jusqu'à Hawaï, aux États-Unis et même jusqu'au Chili", détaille Jean-Paul Montagner. "Le tsunami va être observable sur toute la Terre", conclut le spécialiste.

Lucie Valais Journaliste BFMTV