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Guerre en Ukraine: quels impacts ont les images du conflit sur les plus jeunes?

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Les enfants et adolescents qui font face à des images du conflit peuvent être marqués à long terme et doivent être encadrés.

Parler de l'indicible. Depuis 41 jours, des images d'horreur parviennent d'Ukraine, toujours attaquée de manière incessante par l'armée russe. Derniers épisodes en date, les massacres perpétrés dans des municipalités de la banlieue de Kiev dont Boutcha, une ville où plusieurs centaines de cadavres civils ont été découverts après le départ des soldats du Kremlin. A leur sujet, le président ukrainien Volodymyr Zelensky n'a pas hésité à utiliser le mot "génocide."

"Ça me touche beaucoup"

Inévitablement, les plus jeunes sont frappés par ces images. Au micro de BFMTV, plusieurs lycéens racontent comment ils perçoivent la guerre et ses conséquences, directes et indirectes, sur leur quotidien.

"Les vidéos de bombardements sur les villes, j’essaie de pas trop regarder, ça me touche beaucoup", assure Edna, tandis que Pauline avance que "forcément ça a une influence et ça modifie la façon de voir le futur, tu te poses des questions et tu prends plus conscience."

Pour les parents, la situation est un casse-tête. Sur notre antenne, Thierry, père d'une enfant scolarisée en CM2, affirme rester très vigilant.

"On essaie de regarder les chaînes d’info en dehors des heures durant lesquelles elle est avec nous", confie-t-il.

"Perturber leurs apprentissages"

De l'avis de l'ensemble des spécialistes, la situation actuelle peut avoir des conséquences directes sur les plus jeunes, en particulier les collégiens qui semblent les plus fragiles à ce sujet.

"L’impact des images sur eux est énorme puisqu’ils ont une hypersensibilité. C’est vraiment quelque chose qui peut perturber leurs apprentissages, leur vie sociale. Beaucoup d’adolescents, avec cette violence, peuvent avoir envie de se replier, d’avoir peur du monde", confie sur notre antenne la psychopédagogue Brigitte Prot.

Interrogée par France-Inter, la pédopsychiatre Marie-Rose Moro donne les clés pour mieux évoquer la guerre avec eux. "La première chose à faire, c'est de laisser retomber nos émotions si la situation nous émeut. Dans le cas contraire, l'inquiétude ou le stress du ou des parents risque de déteindre sur l'enfant", explique-t-elle.

"Il faut leur en parler de manière tranquille et de manière juste et authentique", insiste-t-elle.

Une situation d'autant plus compliquée après ces deux années marquées par la pandémie de Covid-19, qui elle aussi a laissé des traces. "Il ne faut pas oublier que nos enfants et nos adolescents ont besoin de jouets, de rêves, de beauté, d'émerveillement, mais aussi d'idéaux. La guerre s'impose aux enfants et va les marquer en tant que génération. Pour passer outre, il est donc nécessaire de les soutenir et de leur permettre de continuer à s'évader ", conclut-elle.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV