Guerre en Ukraine: quelle est la situation au dix-huitième jour de l'invasion russe?

Une femme traverse une rue de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, le 12 mars 2022 - Sergey BOBOK © 2019 AFP
Le conflit continue de se répandre en territoire ukrainien. Au dix-huitième jour de l'invasion russe, les combats se poursuivent aux alentours de plusieurs villes majeures du pays dont Kiev, la capitale encerclée, ainsi qu'Odessa, point d'entrée incontournable vers la mer Noire qui continue de résister à l'envahisseur. Sur place, la situation humanitaire est catastrophique et les journalistes sont également pris pour cible par l'armée de Moscou.
• Un journaliste américain tué par balle
Ce dimanche, Brent Renaud, un photographe et réalisateur indépendant de 50 ans, est devenu le premier journaliste étranger à être tué depuis le début du conflit. Au moment des faits, il était accompagné par un second journaliste américain qui a été blessé aux alentours d'Irpin, en périphérie de Kiev.
Brent Renaud "a reçu une balle dans la nuque et a été tué sur le coup", a précisé à l'AFP Danylo Shapovalov, un médecin engagé auprès des forces ukrainiennes qui a pris en charge les victimes. Un journaliste de l'AFP a vu le corps du journaliste tué, qui avait ses papiers d'identité sur lui, y compris une ancienne carte d'accréditation du New York Times.
Comme le rappelle le New York Times dans un article consacré au défunt, celui-ci est un journaliste mais aussi cinéaste primé à de multiples reprises qui avait travaillé pour de nombreux médias dont HBO, NBC et le New York Times.
• Marioupol, ville martyre du conflit
Plus de 2100 habitants de Marioupol, cette ville portuaire assiégée dans le sud-est de l'Ukraine, ont été tués depuis le début de l'offensive russe, a annoncé dimanche la mairie de la ville.
"Les occupants frappent cyniquement et délibérément des bâtiments résidentiels, des zones densément peuplées, détruisent des hôpitaux pour enfants et infrastructures urbaines (...). A ce jour, 2.187 habitants de Marioupol ont péri dans les attaques russes", a indiqué la mairie de Marioupol sur Telegram. "En 24 heures, nous avons connu 22 bombardements d'une ville paisible. Environ 100 bombes ont déjà été larguées sur Marioupol", a-t-il ajouté.
Marioupol, cité portuaire stratégique située entre la Crimée et le Donbass, est plongée dans une situation "quasi désespérée", manquant de vivres et privée d'eau, de gaz, d'électricité et de communications, estimait vendredi Médecins Sans Frontières (MSF).
• Un négociateur russe voit des "progrès" dans les pourparlers
Vers une désescalade? Un négociateur russe a estimé dimanche que les pourparlers entre Kiev et Moscou progressaient, en plein conflit en Ukraine, au moment où les contacts diplomatiques se multiplient malgré la poursuite active des combats.
"Si nous comparons la position des deux délégations entre le début des négociations et maintenant, alors nous constatons des progrès significatifs", a déclaré Léonid Sloutski, un député faisant partie de la délégation russe ayant récemment rencontré des négociateurs ukrainiens au Bélarus.
"Mon attente personnelle est que ces progrès aboutissent très prochainement à une position commune entre les deux délégations et à des documents à signer", a-t-il ajouté, cité par les agences de presse russes.
Depuis le début de l'offensive militaire de Moscou le 24 février, trois tours de pourparlers ont eu lieu au Bélarus. Ils étaient essentiellement focalisés sur la création de couloirs humanitaires pour les civils.
• Une frappe russe a visé une base militaire près de la frontière polonaise
Une base militaire près de la frontière polonaise dans l'ouest de l'Ukraine, jusque là relativement épargné par les frappes russes, a été bombardée dans la nuit, faisant au moins 35 morts selon les autorités locales dimanche, tandis que le sud du pays continue d'être pilonné et que Kiev craint un encerclement.
Cette base militaire est située à Yavoriv, à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest de Lviv, où de nombreuses personnes déplacées ont afflué, et à une vingtaine de kilomètres de la frontière avec la Pologne, pays membre de l'Otan. Elle a servi ces dernières années de terrain d'entraînement aux forces ukrainiennes sous l'encadrement d'instructeurs étrangers, notamment américains et canadiens.