Guerre en Ukraine: dans les maternités, les bébés prématurés sont plus nombreux

Depuis le 24 février, la vie ne s'est pas arrêtée en Ukraine. De nombreuses maternités continuent de fonctionner, malgré le risque de bombardements, comme à Marioupol, le 9 mars dernier. Plus de dix mois après l'invasion russe, de plus en plus de bébés naissent avant le terme de la grossesse.
Le nombre de prématurés est en hausse de 40% dans certaines maternités, selon un responsable de l'agence de santé mondiale Unitaid. C'est le cas de Milana, née deux semaines avant le terme à la maternité de Pokrovsk, à une cinquantaine de kilomètres de la ligne de front et de l'artillerie russe.
Conçu après le 24 février, ce nouveau-né n'aura connu, dans le ventre de sa mère, que le stress engendré par la guerre. Aujourd'hui, Milana va mieux et n'est plus sous respirateur artificiel.
"La proportion de prématurés est plus importante aujourd'hui"
"Bien sûr que ça a eu un impact sur ma grossesse. j'étais inquiète, stressée parce qu'une semaine est normale, et la suivante les bombardements recommencent... Je ne veux qu'une chose: la paix... pour que tous nos enfants vivent dans un monde sans guerre", dit Yulia à BFMTV.
Et cette jeune mère est loin d'être un cas isolé. "La proportion de prématurés est plus importante aujourd'hui", reconnaît Ivan Manuilovych, gynécologue obstétricien de la maternité de Pokrovsk.
"Ces femmes développent un stress chronique et ce stress produit des substances chimiques qui affectent le placenta. C'est pour ça que la naissance est souvent prématurée", dit-t-il au micro de BFMTV.
Pour pouvoir s'occuper des mères et des enfants les plus vulnérables que les autres en toute circonstance, le risque de coupure d'électricité ne peut être exclu. "Nous avons un générateur pour toute la maternité. et un autre spécialement dédié à cette unité", explique Ivan Manuilovych.
Depuis plusieurs semaines, la Russie n'hésite pas à viser les infrastructures civiles ukrainiennes. Les hôpitaux en sont grandement impactés.