Grèce: un député d'Aube Dorée expulsé du Parlement pour harcèlement

- - Ilias Kasidiaris lors de l'un de ses jugements à Athènes - Archives
Le porte-parole et député du parti néonazi grec Aube dorée Ilias Kasidiaris a été expulsé lundi de l'enceinte du Parlement pour avoir harcelé un député de droite, a-t-on appris de source parlementaire.
Debout sur les bancs du Parlement, Ilias Kasidiaris, qui avait pris la parole lors d'un débat parlementaire, a "poussé violemment" Nikos Dendias, ex-ministre de la Défense du gouvernement de droite (novembre 2014- janvier 2015) Nouvelle-Démocratie, qui passait devant lui, selon cette source.
Certains députés d'Aube dorée ont aussi jeté de l'eau sur Nikos Dendias, selon la même source.
"Insulte" à la constitution grecque
"Vous contaminez le Parlement. Sortez", a crié le président du débat parlementaire, Makis Balaouras, aux députés d'Aube dorée, en appelant un policier à expulser Ilias Kasidiaris de la salle.
Cet incident est "une énorme insulte" à la constitution grecque, a déclaré Nikos Dendias. "J'espère que cette insulte sera 'utile' à la société", a-t-il ajouté en faisant allusion à ce type de comportement fréquent chez les députés d'Aube dorée.
Connu pour avoir agressé dans le passé d'autres députés, Ilias Kasidiaris avait également été chassé de l'enceinte du Parlement en février après avoir insulté l'actuel ministre de la Défense, Panos Kammenos.
Le parti dans le collimateur de la justice
En juin 2012, Ilias Kasidiaris avait donné un coup de poing à une députée communiste lors d'un débat télévisé en pleine période électorale. Trois ans plus tard, il a été relaxé, le tribunal ayant jugé qu'il n'avait pas provoqué de "blessure grave" et pris en compte que la victime n'avait pas porté plainte.
Les députés d'Aube dorée, troisième parti grec, utilisent souvent un discours offensif contre leurs collègues au Parlement.
Ilias Kasidiaris ainsi que le chef d'Aube dorée Nikos Michaloliakos et de nombreux députés et cadres de ce parti sont jugés depuis deux ans pour "constitution d'une bande criminelle". Ils sont mis en cause dans au moins deux meurtres et de nombreuses violences contre des migrants et des militants de gauche.