Face au risque de Brexit, les Britanniques se ruent sur les passeports irlandais

Sur l'année 2018, près de 200.000 demandes ont été enregistrées par le ministère irlandais des Affaires étrangères.

Quelques jours seulement après le refus du parlement britannique de ratifier l'accord sur le Brexit proposé par Theresa May, le Royaume-Uni semble plus que jamais englué dans une crise inextricable. Si l'hypothèse d'un Brexit dur, sans accord, semble se profiler d'ici la date butoir du 29 mars prochain, nombreux sont les habitants outre-Manche à déjà prévoir leur futur. 

Ainsi, en prévision de la sortie de l'UE et donc, de facto, de l'espace Schengen, les demandes de passeport irlandais en provenance de Grande-Bretagne ont explosé pour l'année 2018, souligne le ministère irlandais des Affaires étrangères dans un communiqué publié fin décembre dernier. La raison est simple: bien que frontalière du Royaume-Uni, l'Irlande ne sortira pas de l'UE et restera au sein de cet espace. 

Dans le détail, une augmentation vertigineuse, de 2 à 22%, a été notée en comparaison aux chiffres de 2017. Sur l'ensemble du pays, en comptant l'Irlande du Nord, près de 200.000 demandes ont été enregistrées (respectivement 98.544 et 84.855).

Différentes modalités 

Les conditions d'obtention de cette double-nationalité sont différentes en fonction de l'origine des Britanniques. Ainsi, pour les Nord-Irlandais, ces derniers peuvent prétendre à la nationalité irlandaise de plein droit via une simple formalité, souligne Franceinfo. En ce qui concerne le reste du pays, un grand-parent né de l'autre côté de la mer d'Irlande est nécessaire pour officialiser la demande. 

Afin de faire face à cet afflux sans précédents, un sénateur local, Niall Ó Donnghaile, a estimé que l'ouverture d'un bureau des passeports en Irlande du Nord allait d'ailleurs être nécessaire. 

Côté Irlandais, être considéré comme une simple solution de repli fait grincer des dents. En effet, nombreux sont les demandeurs de passeports à ne pas souhaiter aller vivre en Irlande, mais uniquement bénéficier de l'accès à l'Espace Schengen afin de faciliter les déplacement professionnels ou personnels. 

"Je comprends leur démarche mais je trouve ça dommage que le passeport irlandais soit distribué à des gens qui n’ont aucune appétence pour le pays", explique un étudiant dublinois, qui attend lui-même un passeport irlandais, dans les colonnes de La Croix. 

Hugo Septier