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Ex-espion russe empoisonné: pression sur la police britannique aidée par les militaires

La police britannique a élargit ses recherches pour trouver qui a empoisonné l'ex-espion russe

La police britannique a élargit ses recherches pour trouver qui a empoisonné l'ex-espion russe - BFMTV

Les recherches continuent ce vendredi pour déterminer qui a empoisonné Sergueï Skripal, ex-espion russe retrouvé dimanche à Salisbury (Angleterre). Plus d'une centaine de militaires ont été appelés en renfort pour aider la police britannique.

La police britannique, aidée de militaires, a élargi ses recherches ce vendredi pour déterminer qui a empoisonné l'ex-espion russe Sergueï Skripal, tandis que les spéculations allaient bon train sur la riposte de Londres s'il s'avère que Moscou est responsable.

Une centaine de militaires 

Le renfort des militaires, une centaine selon la presse, a été annoncé ce vendredi par Scotland Yard, qui a précisé qu'ils mettraient leur expertise à son service pour déplacer des véhicules et objets.

A Salisbury (sud de l'Angleterre), où ont été retrouvés inconscients Sergueï Skripal et sa fille Youlia, des cordons policiers ont été étendus autour de la maison de l'ex-espion, ainsi qu'autour de la tombe de son épouse Liudmila, décédée en 2012 d'un cancer, et de la pierre commémorative de son fils, Alexander, mort l'an dernier d'une maladie du foie.

Un policier britannique victime du poison

Le fait qu'un policier britannique ait été victime du poison utilisé met davantage la pression sur la Première ministre Theresa May pour trouver les responsables.

"Un espion russe, passe encore, mais un citoyen britannique, policier d'autant plus, il y a une implication nécessairement immédiate et forte des autorités britanniques", a déclaré à Mathieu Boulègue, chercheur au cercle de réflexion londonien Chatham House

Selon un détective cité par le quotidien The Daily Telegraph, la police "examine la zone pour voir si le duo était sous surveillance". Les policiers "exploreront les buissons et les sous-bois pour trouver des indices."

Toujours hospitalisés

L'ex-agent double russe, 66 ans, et sa fille, 33 ans, sont toujours hospitalisés dans un "état très grave" à la suite de cette attaque "scandaleuse", a déclaré la ministre de l'Intérieur, Amber Rudd qui s'est rendue sur place ce vendredi. Le père et sa fille ont été empoisonnés par un agent innervant, dont le nom n'a pas été révélé.

Le policier touché est dans un état "grave mais stable", selon le chef de la police de Wiltshire, Kier Pritchard, qui a décrit un homme "extrêmement populaire au sein de l'équipe". Les événements de dimanche sont un "violent rappel" des situations de danger auquel sont confrontées les services d'urgence, a souligné la Première ministre, qui a loué leur courage.

Soupçons sur la Russie

Pointée du doigt, la Russie nie farouchement toute implication. Ces accusations sont "de la pure propagande et cela vise à faire monter la tension", a balayé vendredi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Theresa May a promis qu'elle ferait "ce qui est approprié, ce qui est juste, s'il est prouvé que c'est soutenu par un Etat". Selon le tabloïd The Sun, elle a demandé à ses ministres de préparer une "réponse puissante sur les plans diplomatique, économique et militaire".

"L'Angleterre dispose d'un certain nombres d'armes diplomatiques pour punir la Russie", note Mathieu Boulègue: "compliquer l'accès aux visas pour les ressortissants russes proches du pouvoir, évacuer un certain nombre de personnels diplomatiques anglais en Russie (...) ou à l'inverse pousser un certain nombre de diplomates et officiels russes hors du territoire britannique".

"Traître à la patrie"

En Russie, le présentateur d'un programme d'actualités, Kirill Kleimyonov, a qualifié Skripal de "traître à la patrie" et mis en garde "ceux qui rêvent d'une telle carrière" citant comme fins possibles "les attaques cardiaques, les accidents de voiture et finalement les suicides".

"Ne choisisssez pas l'Angleterre comme futur pays de résidence", a-t-il aussi prévenu: "Ces dernières années il y a eu trop d'incidents étranges avec de graves résultats - des gens pendus, empoisonnés, morts dans des accidents d'hélicoptères ou défenestrés".

M. F. avec AFP