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Eviter l'échec, mot d'ordre de la conférence de Cancun

Manifestante à Cancun. Les 194 Etats représentés à la conférence de l'Onu sur les changements climatiques qui se tient à Cancun se sont efforcés de combler les divergences entre riches et pauvres pour éviter une réédition de l'échec de Copenhague, il y a

Manifestante à Cancun. Les 194 Etats représentés à la conférence de l'Onu sur les changements climatiques qui se tient à Cancun se sont efforcés de combler les divergences entre riches et pauvres pour éviter une réédition de l'échec de Copenhague, il y a - -

par Alistair Doyle et Robert Campbell CANCUN, Mexique (Reuters) - Les 194 Etats représentés à la conférence de l'Onu sur les changements climatiques...

par Alistair Doyle et Robert Campbell

CANCUN, Mexique (Reuters) - Les 194 Etats représentés à la conférence de l'Onu sur les changements climatiques qui se tient à Cancun se sont efforcés mercredi de combler les divergences entre riches et pauvres pour éviter une réédition de l'échec de Copenhague, il y a un an.

L'absence d'accord à l'issue de ce rendez-vous mexicain affecterait la capacité des Nations unies à traiter les problèmes internationaux d'un XXIe siècle marqué par l'émergence de la Chine et de l'Inde, ont averti les ministres de l'Environnement de plusieurs Etats membres.

"Je pense que ce qui est en jeu ici, c'est aussi le multilatéralisme", a confirmé Connie Hedegaard, commissaire européenne à l'Action pour le climat. "Il est absolument essentiel que ce processus, le seul que nous ayons, (...) puisse faire la preuve qu'il peut donner des résultats", a-t-elle ajouté.

La conférence de Cancun, qui s'est ouverte le 29 novembre, doit s'achever vendredi. Ses ambitions sont plus modestes que celles de Copenhague, mais de profondes divergences subsistent quant à l'avenir du protocole de Kyoto, qui fixe aux seuls pays industrialisés des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre jusqu'en 2012.

Japon, Canada et Russie menacent de ne pas lui donner de successeur si les pays en développement refusent de s'engager eux aussi dans la réduction des émissions. Emmenés par la Bolivie, ces derniers veulent voir au préalable les pays industrialisés adopter des objectifs plus ambitieux pour 2013.

"UNE QUESTION DE VIE OU DE MORT"

"Je pense qu'un dispositif ambitieux, large et équilibré est à notre portée. Cela ne signifie pas que nous l'ayons d'ores et déjà entre les mains", a commenté Patricia Espinosa, chef de la diplomatie mexicaine.

"Je pense que c'est possible. C'est encore en discussion", a renchéri le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Liu Zhenmin.

Les discussions de Cancun portent sur la création d'un fonds pour aider les pays en développement à faire face aux changements climatiques, sur les moyens à mettre en oeuvre pour protéger les forêts tropicales et sur la mise en place d'un mécanisme de partage des technologies propres.

L'absence d'accord sur ce modeste ordre du jour serait un échec retentissant après celui du sommet de Copenhague, qui s'est achevé sur un accord vague et non contraignant, alors que beaucoup en attendaient un nouveau traité.

Faisant état de progrès sur plusieurs des sujets principaux, un délégué ayant requis l'anonymat a toutefois jugé que de nouveaux contentieux pouvaient encore émerger.

Plusieurs délégations ont tracé un parallèle entre l'impasse de Cancun et l'impuissance de Barack Obama à faire adopter une législation sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre aux Etats-Unis, qui donnerait l'impulsion nécessaire au niveau mondial.

"On ne peut pas se permettre d'être les otages des retards de l'un des pays développés. Il s'agit d'une question de vie ou de mort pour Tuvalu", a souligné Enele Sosene Sopoaga, Premier ministre de l'archipel polynésien, évoquant la montée des eaux due au réchauffement.

Jean-Philippe Lefief pour le service français