Guerre en Ukraine: les pourparlers entre Moscou et Kiev ont débuté à Istanbul

Après de longues heures d'incertitudes, les pourparlers entre les délégations ukrainienne et russe, sous médiation turque, ont débuté ce vendredi 16 mai à Istanbul. Ce sont les premières négociations directes depuis le printemps 2022.
Mais en l'absence des présidents Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine, qui a ordonné à son armée d'envahir l'Ukraine le 24 février 2022 et n'a pas fait le déplacement en Turquie, les espoirs de progrès substantiels sont jugés minces.
Au cours de la réunion russo-ukrainienne au palais de Dolmabahçe à Istanbul, "un cessez-le-feu inconditionnel" sera la "priorité" ukrainienne, a martelé Andriï Iermak, le bras de droit de Volodymyr Zelensky, peu avant le début des entretiens.
Une rencontre Zelensky-Poutine sera "également inscrite à l'ordre du jour", a dit à l'AFP une source diplomatique ukrainienne ayant requis l'anonymat, alors que le président russe n'a pas répondu à l'offre de son homologue ukrainien de se voir en Turquie.
Autres requêtes ukrainiennes, selon cette source: le retour des enfants ukrainiens "déportés" en Russie selon Kiev - ce que Moscou dément - et un important échange de prisonniers de guerre.
Moscou maintient des revendications maximalistes
La délégation russe, quant à elle, est emmenée par un conseiller présidentiel de second plan, Vladimir Medinski, au grand dam de Volodymyr Zelensky qui avait qualifié la veille cette équipe de "pure façade". S'en était suivi un échange d'insultes avec Moscou, la diplomatie russe le traitant de "clown".
Si Vladimir Medinski a assuré jeudi que la Russie était prête à de "possibles compromis", le Kremlin maintient des revendications maximalistes: que l'Ukraine renonce à rejoindre l'Otan, abandonne quatre de ses régions partiellement contrôlées par la Russie, en plus de la Crimée annexée en 2014, et que cessent les livraisons d'armes occidentales.
Vladimir Poutine a d'ailleurs envoyé un signal clair aux Ukrainiens en renommant à la tête de la délégation russe Vladimir Medinski, déjà chargé côté russe des pourparlers du printemps 2022 qui avaient échoué. Le maître du Kremlin souhaite, comme l'a souligné son négociateur, que les nouvelles discussions s'inscrivent dans "la suite" de ces pourparlers avortés il y a trois ans, aux cours desquels les Russes avaient campé sur ces positions maximalistes, inacceptables pour Kiev et ses alliés.
Juste avant le début des discussions, Kiev a accusé Moscou de bloquer la participation des États-Unis aux négociations, pour qu'ils "ne soient présents à aucune réunion".
Le week-end dernier, Vladimir Poutine avait surpris en proposant des négociations directes. Mais, mis au défi par Volodymyr Zelensky de se rendre à Istanbul pour négocier avec lui, le président russe n'a pas fait le déplacement.