Guerre en Ukraine: le ministre des Affaires étrangères assure que "la menace a pris une forme nouvelle"

"Je dirais que nous vivons un moment historique et que nous vivons un moment grave". Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, alerte sur l'état de la situation internationale au micro de BFMTV-RMC ce jeudi 6 mars, alors que le retour au pouvoir de Donald Trump est suivi d'un rapprochement entre les États-Unis et la Russie, potentiellement aux dépens de l'Europe et de l'Ukraine.
Se faisant le relais du président de la République au lendemain de son allocution sur la guerre en Ukraine, Jean-Noël Barrot parle de "menace existentielle".
"La Russie d'aujourd'hui n'est pas celle d'il y a 15 ans", de même que "Vladimir Poutine n'est pas celui que le président Chirac ou le président Hollande ont connu", souligne le patron du Quai d'Orsay, jugeant que "la menace a pris une forme nouvelle", depuis le début de l'agression russe, il y a trois ans.
"Agressivité redoublée de Vladimir Poutine"
"D'abord, celle d'une invasion à grande échelle. Ensuite, elle s'est mondialisée, avec l'arrivée sur le sol européen de soldats nord-coréens et puis elle a pris des formes nouvelles, y compris des campagnes de désinformation qui ont perturbé des élections dans l’Union européenne", développe Jean-Noël Barrot.
Il cite également des "campagnes cyber, des actes de sabotage avec des colis piégés en Allemagne et l'assassinat d’opposants politiques à l’étranger." Et de mettre en garde: "Cette agressivité redoublée de Vladimir Poutine ne connaît pas les frontières et se rapproche sans cesse de nous. Si nous restons aveugles à cette transformation de la menace, nous serons oui un jour ou l’autre entraînés vers la guerre."
Avant un sommet extraordinaire des dirigeants des 27 pays de l'Union européenne sur l'Union européenne à Bruxelles, en présence du président ukrainien Volodymyr Zelensky, Jean-Noël Barrot juge que "nous pouvons nous reposer que sur nous-mêmes".
"C'est le moment après des décénnies d'insouciance pendant lesquelles nous les Européens avons vécu sous la protection européenne de reprendre notre destin en main. Et en particulier et c'est le plus fondamental, notre sécurité et notre défense. C'est tout l'enjeu de la réunion de cet après-midi", déclare-t-il.
Selon le président français Emmanuel Macron mercredi soir, "des financements communs massifs seront décidés pour acheter et produire sur le sol européen des munitions, des chars, des armes, des équipements parmi les plus innovants".