Guerre en Ukraine: à une semaine de l'ultimatum de Donald Trump, où en est le conflit?

Dans le Donbass, les troupes russes poursuivent leurs tentatives de gagner du terrain alors qu'il ne reste plus que quelques jours avant le vendredi 8 août, date de l'ultimatum lancé par Donald Trump à Vladimir Poutine pour un cessez-le-feu.
Le président américain a par ailleurs ordonné vendredi 1er août le déploiement de deux sous-marins nucléaires en réaction à des commentaires "incendiaires" de l'ancien président russe Dmitri Medvedev. Sur son réseau Truth Social, Donald Trump a annoncé avoir "ordonné que deux sous-marins nucléaires soient positionnés dans les zones appropriées, au cas où ces déclarations idiotes et incendiaires soient plus sérieuses que cela".
Ces dernières 24 heures ont également été marquées par la prise revendiquée par Moscou de la localité de Tchassiv Iar dans l'oblast de Donetsk, aussitôt démentie par Kiev. Selon l'Institut de guerre américain, les Russes ont pris possession de pratiquement 80% de la ville.

"Ils vont certainement en prendre le contrôle total dans les jours prochains ce qui ouvrira des probables voies pour attaquer la ceinture ukrainienne, constituée de villes fortifiées, et formant la colonne vertébrale défensive de l'Ukraine dans cet oblast de Donetsk", résument les chercheurs dans leur rapport publié ce jeudi 31 juillet.

Dans le même temps, trois personnes ont été tuées en Russie lors de frappes de drones ukrainiennes durant la nuit de vendredi à samedi 2 août dans les régions de Rostov et Penza (sud) ainsi que dans celle de Samara, éloignée du front, ont indiqué les autorités locales.
L'armée russe a annoncé de son côté avoir intercepté au total 112 drones tirés par l'Ukraine pendant la nuit. Dans la région de Rostov, frontalière de l'Ukraine, "l'armée a repoussé une attaque massive dans la nuit, détruisant des drones" au-dessus de plusieurs villes, a annoncé le gouverneur Iouri Slioussar sur Telegram.
Priorité sur Pokrovsk
La ligne de front se situe désormais à une petite dizaine de kilomètres de la localité de Kostyantynivka qui constitue également un maillon important du réseau de défense ukrainien dans la région, relié à Slovyansk par une autoroute. Kramatorsk se situe à une trentaine de kilomètres plus au nord-ouest.
"Ce serait une façon de rayonner vers le nord, à peu près entre 50 et 60 kilomètres, c'est très restreint", estime Jérôme Clech, consultant défense BFMTV. Il estime plus probable que les combats soient menés davantage dans le sud de ce front.
L'armée russe concentre ses efforts dans la zone avec des frappes de drones et des tirs d'artillerie massifs. "Plus de 100.000 hommes qui auraient été massés sur ce front-là, en particulier pour ces batailles de Tchassiv Iar, puis à Pokrovsk", ajoute-t-il.

L'armée russe a accéléré sa progression en juillet pour le quatrième mois consécutif, selon l'analyse par l'AFP des données fournies par l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW).
Pour autant, les nombreuses pertes et les maigres gains territoriaux (26 mois pour avancer de 11 kilomètres à l'ouest depuis Bakhmout) font penser aux chercheurs américains que cette poussée sera freinée par la fin de l'été et les pluies d'automne.
Un recours massif aux drones
En juillet, Moscou a lancé davantage de drones contre l'Ukraine que lors de n'importe quel autre mois depuis le début de l'invasion en février 2022.
Le président russe Vladimir Poutine a malgré tout assuré vendredi vouloir une "paix durable" en Ukraine, son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky l'appelant, en réponse, à se rencontrer pour négocier. Parmi les exigences du Kremlin, la cession de quatre régions du sud et de l'est de l'Ukraine, ainsi que de la Crimée, la "démilitarisation" du pays et son renoncement à rejoindre l'Otan, ce que Kiev juge inacceptable.
La Russie et l'Ukraine ont tenu trois sessions de pourparlers directs menés par des équipes de négociateurs, sans parvenir à de réelles avancées vers un accord de paix.