Suspect, élève français tué... Ce que l'on sait de la fusillade qui a fait au moins onze morts dans un lycée en Autriche

Un ancien élève a tué par balles au moins dix personnes, dont un Français, dans un établissement scolaire de Graz en Autriche, ce mardi 10 juin. L'assaillant s'est ensuite donné la mort.
Le drame est sans précédent dans le pays, qui a décrété trois jours de deuil national.
· Onze morts, dont l'assaillant
Les faits ont eu lieu ce mardi matin à Graz, la deuxième ville d'Autriche, dans un établissement secondaire accueillant environ 400 jeunes âgés de 14 à 18 ans.
Les lieux ont été rapidement sécurisés et évacués après les premiers appels signalant des cris et des coups de feu vers 10 heures.
Onze personnes sont mortes, en comptant l'assaillant qui a mis fin à ses jours. Les autorités ont fait état dans un premier temps d'un bilan de neuf morts et de douze blessés, dont certains grièvement. Le décès d'une femme à l'hôpital des suites de ses blessures a été annoncé plus tard en fin d'après-midi.
Les victimes sont sept personnes de sexe féminin et trois de sexe masculin. Leur âge n'a pas été précisé. Parmi elles figure un élève français, a annoncé dans la soirée la ministre de l'Éducation nationale Élisabeth Borne.
· Le mobile du suspect encore inconnu
L'auteur présumé a agi seul et s'est donné la mort dans les toilettes, selon la police, qui s'est refusée à toute spéculation sur son mobile à ce stade ou sur le déroulé des événements.
Le jeune homme, un Autrichien de 21 ans originaire de la région, a utilisé pour commettre l'attaque un fusil et une arme de poing qu'il détenait légalement.
Il avait été scolarisé dans le lycée où il a commis son acte, mais n'avait pas terminé son cursus.
· Forte émotion dans le pays
Le chancelier Christian Stocker, arrivé sur place, a déploré "une tragédie nationale". "C'est un jour sombre", a-t-il dit devant la presse en annonçant un deuil national de trois jours. Une minute de silence doit être observée dans tout le pays mercredi à 10 heures.
Devant l'établissement ont été déposés quelques bouquets de roses et des bougies, des magasins préférant baisser le rideau par sécurité.
Giorgia Meloni en Italie, Viktor Orban en Hongrie, Volodymyr Zelensky en Ukraine... face à l'épreuve, de nombreux dirigeants européens ont fait part de leur émotion.
"Les nouvelles de Graz me touchent au cœur", a souligné sur X la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
Le président français Emmanuel Macron a lui aussi fait part de sa "vive émotion" et adressé "aux proches des victimes" comme "au peuple autrichien" toute "la solidarité de la France".
"Nos pensées vont à nos amis et voisins autrichiens et nous partageons leur deuil", a commenté pour sa part le chancelier allemand Friedrich Merz après cette "horrible" attaque.
· Une attaque rare en Autriche
Loin des drames de ce genre qui secouent régulièrement d'autres pays occidentaux, l'Autriche, pays membre de l'UE de 9,2 millions d'habitants, n'a pas l'habitude de ce type de criminalité. Elle figure parmi les dix États les plus sûrs du monde, d'après l'Indice mondial pour la paix (Global Peace Index).
Selon la chaîne publique autrichienne ORF, la dernière fusillade en milieu scolaire en Autriche remonte à 1997. Un adolescent de 16 ans avait tué un enseignant et en avait grièvement blessé un autre dans la commune de Zöbern, dans l'est du pays.
Ces dernières années, l'Europe a été secouée par plusieurs attaques en milieu scolaire et universitaire ne relevant pas d'actes de terrorisme. En France, une assistante d'éducation a été mortellement poignardée ce mardi par un collégien devant son établissement, suscitant une vive émotion.
La Slovaquie et la Croatie ont été endeuillées récemment par des attaques au couteau. La République tchèque a été touchée fin 2023, quand un étudiant a tué 14 personnes à Prague.
En mars de la même année, neuf élèves ainsi que le gardien d'une école du centre de Belgrade en Serbie avaient été tués par balles par un élève de treize ans.
"La Serbie ressent votre douleur, parce que nous avons aussi vécu des tragédies dont le souvenir est encore frais et dont les cicatrices sont profondément imprimées dans le cœur de chacun d'entre nous", a réagi son président Aleksandar Vucic.