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"La solidarité atteint ses limites": la Suisse durcit l'accès des Ukrainiens au statut de protection temporaire

Le Parlement suisse à Berne, en avril 2024

Le Parlement suisse à Berne, en avril 2024 - Fabrice COFFRINI / AFP

La chambre basse du Parlement suisse a adopté ce lundi 2 décembre, par 96 voix contre 87, un texte prévoyant que le statut S ne sera octroyé qu'aux Ukrainiens venant de régions occupées par la Russie ou touchées par les combats.

Les parlementaires suisses ont durci ce lundi 2 décembre l'accès des Ukrainiens au statut de protection temporaire qui leur était octroyé depuis le début de l'invasion russe.

Le gouvernement suisse, qui s'est opposé à ce texte, a instauré cette protection provisoire peu après l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022. Les réfugiés l'obtiennent au terme d'une procédure rapide sans passer par une procédure d'asile.

Près de 66.000 Ukrainiens avaient obtenu ce statut

Ces modifications étaient nécessaires car "il n'y a plus de combats dans de grandes parties de l'Ukraine", a assuré le député de l'Union démocratique du centre (UDC, droite radicale), à l'origine du texte, Pascal Schmid.

Selon lui, la population suisse a, depuis le début de la guerre, fait preuve d'une "grande solidarité" avec les Ukrainiens qui fuyaient leur pays. "Mais la solidarité atteint ses limites quand le poids devient trop grand, et que les abus augmentent".

À la fin du mois d'août, près de 66.000 Ukrainiens avaient obtenu le statut S, selon Berne. Les nouvelles restrictions ne concerneront que les nouvelles demandes. Le gouvernement a déclaré que ce statut restera en vigueur tant que la stabilité ne sera pas revenue en Ukraine.

Lors de la session parlementaire consacrée au vote, le ministre suisse de la Justice Beat Jans a assuré qu'il n'y avait "pas de zone sûre en Ukraine". "Même loin du front, les attaques russes avec des bombes, des missiles et des drones continuent", a-t-il poursuivi.

Ce vote, a-t-il averti, "ne fait qu'aider la Russie... Il mine la solidarité européenne et donc fait le jeu de la Russie".

A.G avec AFP