Rossignol trouve "choquant" le choix de Polanski pour présider les César

La ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol à Paris le 22 novembre 2016 - Lionel BONAVENTURE, AFP/Archives
La ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol, a jugé vendredi "surprenant et choquant" le choix du réalisateur franco-polonais Roman Polanski pour présider la cérémonie des César le 24 février.
"Je trouve surprenant et choquant que l'histoire d'un viol dans la vie d'un homme ne pèse pas", a déclaré Mme Rossignol sur France Culture.
"C'est un choix qui témoigne, de la part de ceux qui ont décidé de le nommer président des César, d'une indifférence à l'égard des faits qui lui sont reprochés", a-t-elle estimé. "En fait, c'est pas grave, pour les organisateurs, que Roman Polanski soit poursuivi aux Etats-Unis et ait à son actif le viol d'une enfant de 13 ans".
"Banalité à l'égard du viol"
Cette décision s'inscrit selon elle "dans une espèce de banalité à l'égard du viol, c'est ce que les féministes désignent comme étant la culture du viol dans laquelle nous évoluons, c'est-à-dire qu'une agression sexuelle, le viol, tout cela n'est pas si grave".
L'association Osez le féminisme avait appelé jeudi à un rassemblement de protestation le jour de la cérémonie, le 24 février à 18H30 devant la salle Pleyel à Paris, où se tiendra la remise des 42e César.
Une pétition sur change.org appelant à la "destitution de Roman Polanski comme président des César" avait par ailleurs recueilli vendredi à la mi-journée plus de 42.000 soutiens.
42 jours de prison
Jeudi, l'ex-ministre de la Culture Aurélie Filippetti avait en revanche souhaité "qu’on laisse (Roman Polanski) présider cette cérémonie". "C’est un très grand réalisateur", avait-t-elle souligné. "C'est quelque chose qui s'est passé il y a 40 ans. On ne peut pas à chaque fois relancer cette affaire".
Roman Polanski, à l'époque âgé de 43 ans, avait été poursuivi en 1977 en Californie pour le viol d'une adolescente de 13 ans.