Nourriture, médicaments... L’UE présente un plan pour mieux faire face aux guerres, épidémies ou catastrophes naturelles

Le drapeau de l'Union européenne, devant le Parlement à Strasbourg (Photo illustration) - FREDERICK FLORIN / AFP
L'Union européenne a présenté ce mercredi 9 juillet un plan qui vise à garantir que les Européens disposent de stocks suffisants de produits de base, nourriture, vaccins et médicaments, en cas de catastrophe naturelle, épidémie ou guerre.
"Plus vous vous préparez, moins vous paniquez", a résumé la commissaire européenne chargée des situations de crise Hadja Lahbib lors d'une conférence de presse au Parlement européen à Strasbourg.
Anticiper les besoins essentiels en cas de catastrophe
Cette stratégie baptisée "préparation 2030" coïncide avec les avertissements lancés par l'Otan sur une attaque possible de la Russie contre un pays européen dans les trois ou cinq années à venir. L'idée est d'anticiper des stocks de certains produits de base pour assurer le ravitaillement en cas de catastrophe naturelle voire de conflit armé.
"C'est une première pour l'UE", a souligné Hadja Lahbib, et le but est "très simple, garantir que les produits essentiels qui assurent le bon fonctionnement de nos sociétés soient toujours disponibles", a-t-elle encore indiqué.
La Commission européenne veut donc améliorer la coordination, l'échange d'informations et la planification entre les Etats membres pour s'assurer que des stocks suffisants soient disponibles, en nourriture, vaccins, masques ou médicaments, en évitant les doublons inutiles. "Nous n'avons pas besoin par exemple d'une flotte d'avions Canadair dans chaque État membre", a-t-elle expliqué.
Mieux vaut un système permettant le déploiement "rapidement et où et quand cela est nécessaire", a ajouté Hadja Lahbib. Il faut pour cela prévoir des entrepôts stratégiques et une logistique adaptée en ayant recours par exemple à une coopération avec les forces militaires. Ce qui est le cas en ce moment à Marseille (Bouches-du-Rhône), frappée par des feux de forêt, a-t-elle expliqué.
Des niveaux de préparation inégaux entre États-membres
Le niveau de préparation n'est pas du tout le même entre les 27, les pays les plus proches de la Russie comme les États baltes ayant déjà largement anticipé des situations de conflit potentiel.
"Bien sûr, si vous avez une frontière de 1.000 kilomètres avec la Russie, vous vous sentirez potentiellement menacé par une guerre", a déclaré Mme Lahbib. "Mais il est normal qu'en Espagne, les gens aient l'impression que les incendies de forêt sont plus susceptibles de se produire. Il n'y a pas de solution unique."
La commissaire belge a insisté sur le fait que, quelle que soit la cause d'une crise, conflit ou catastrophe naturelle, l'impact sur les citoyens, comme les pannes d'électricité, peut être similaire.
La Commission européenne avait proposé en mars cette "stratégie de préparation et de gestion de crises", dans laquelle elle suggérait déjà que les habitants des 27 pays membres aient chez eux un sac contenant de quoi être autonome pendant 72 heures en cas de situation de crise ou de conflit.