Norvège: le tueur néonazi Anders Breivik demande à nouveau sa remise en liberté

Anders Behring Breivik au tribunal de Bærum en Norvège le 19 novembre 2024 - Beate Oma Dahle / NTB / AFP
Derrière les barreaux, il se dit "déprimé". L'extrémiste de droite Anders Behring Breivik, auteur d'un double massacre qui avait fait 77 morts en Norvège en 2011, a demandé mardi 19 novembre une nouvelle libération conditionnelle, très probablement vouée à l'échec.
En vertu de la législation norvégienne, Breivik, âgé de 45 ans, est autorisé à demander une libération conditionnelle anticipée une fois par an, après avoir purgé dix ans de sa peine.
Sa première demande de libération conditionnelle, en janvier 2022, avait été rejetée, le tribunal ayant conclu qu'il existait un "risque évident" qu'il renoue avec le comportement qui avait conduit aux attaques du 22 juillet 2011.
"Il demande une libération conditionnelle, mais elle est peu probable", a reconnu auprès de l'AFP son avocat Oystein Storrvik, avant l'ouverture de l'audience de trois jours mardi.
"Je serai d'une énorme aide pour l'État"
Vêtu d'un costume cravate noir, Breivik, muni d'une pancarte comportant des messages politiques, était présent mardi à l'audience, qui se tient dans le gymnase de la prison de Ringerike pour des raisons de sécurité.
"Si l'on me donne l'opportunité de sortir, je serai d'une énorme aide pour l'État norvégien, et c'est quelque chose que je prends très au sérieux", a-t-il dit aux journalistes avant le début de l'audience. Le tueur néonazi a profité de ses précédentes comparutions devant le tribunal pour exprimer ses opinions extrémistes.
Breivik a été condamné en 2012 à 21 ans de prison, la peine la plus lourde possible à l'époque en Norvège, qui peut être prolongée tant qu'il est considéré comme une menace pour la société. Il est détenu à l'écart des autres prisonniers dans des installations de haute sécurité depuis plus de 12 ans.
En février 2024, il a perdu un procès intenté contre l'État norvégien pour traitement inhumain. L'État a fait valoir que ses conditions strictes - mais confortables - étaient justifiées, affirmant qu'il présentait toujours un "risque absolument extrême de violence totalement débridée".
Évaluation psychologique
Le 22 juillet 2011, Breivik avait d'abord fait exploser une bombe près du siège du gouvernement à Oslo, faisant huit morts, puis avait tué 69 autres personnes, des adolescents pour la plupart, en ouvrant le feu dans un camp d'été de la Jeunesse travailliste sur l'île d'Utøya.
Il a déclaré avoir tué ses victimes parce qu'elles adhéraient au multiculturalisme. Son avocat a indiqué que des psychologues avaient procédé à une évaluation approfondie de Breivik, pour la première fois depuis 12 ans, et qu'ils présenteraient leur rapport de 109 pages à la cour.
La procureure Hulda Olsen Karlsdottir a précisé à l'agence de presse NTB que ce rapport n'avait pas changé son opinion. "La nouvelle évaluation n'a pas changé le point de vue de l'accusation sur la question de sa libération", a-t-elle dit. Lors des audiences du début de l'année, Breivik a déclaré qu'il était déprimé. La date de la décision du tribunal n'a pas encore été fixée.