Italie: que va-t-il se passer après le non au référendum?

Les Italiens ont rejeté le projet proposé par Matteo Renzi lors du référendum qui s'est tenu dimanche en Italie. Les électeurs de la péninsule ont dit non à "sa" réforme constitutionnelle à près de 60%, infligeant un véritable camouflet à celui devenu à 39 ans, en février 2014, le plus jeune chef du gouvernement de l'histoire de la République. Peu après minuit, il a annoncé sa démission. "Mon expérience de chef de gouvernement s'arrête là", a-t-il déclaré.
Le départ attendu de Matteo Renzi ouvre une période d'incertitude politique en Italie. Conformément aux institutions, c'est le président de la République, Sergio Mattarella, qui devient maître du jeu. Plusieurs possibilités s'offrent à lui.
Matteo Renzi reste au pouvoir
Aussitôt après cette démission, que Matteo Renzi doit remettre lundi après un ultime conseil des ministres, Sergio Mattarella peut demander au président du Conseil sortant de former un nouveau gouvernement.
Celui-ci pourrait théoriquement obtenir la confiance du Parlement, soit avec sa majorité actuelle, soit avec une nouvelle majorité qui intégrerait le parti Forza Italia de Silvio Berlusconi (centre-droit), comme ce dernier l'avait évoqué ces derniers jours.
Mais dans sa déclaration tôt lundi matin, Matteo Renzi semble avoir exclu une telle hypothèse. "Mon expérience de chef de gouvernement s'arrête là", a-t-il affirmé. Le score sans appel du non, qui frôlait dans la nuit les 60% selon des résultats partiels, éloigne aussi cette possibilité d'un "Renzi bis".
Nomination d'un gouvernement technique
- C'est le scénario désormais le plus probable. Le président nomme un chef de gouvernement ayant au préalable reçu le soutien de la majorité actuelle ou d'une nouvelle majorité élargie. Plusieurs noms circulent déjà: l'actuel ministre des Finances, Pier Carlo Padoan, ou le président du Sénat, Pietro Grasso.
Ce gouvernement devrait être chargé de faire adopter le budget 2017 au Parlement, et de modifier la loi électorale, avant d'éventuelles élections anticipées. Il pourrait aussi décider de durer jusqu'à la fin de l'actuelle législature, en février 2018, au grand dam de certaines forces politiques, dont le Mouvement Cinq Etoiles (M5S, populiste), qui a appelé à des élections au plus vite.