Italie: le Premier ministre Enrico Letta a démissionné

Le Premier ministre italien Enrico Letta, ici à Rome le 12 février (à gauche). - -
Après seulement dix mois à la tête de l'Italie, Enrico Letta a officiellement démissionné vendredi pour céder la place très probablement à son rival Matteo Renzi, dans un de ces coups de théâtre dont la politique italienne a le secret.
Enrico Letta est "monté" au Quirinal, la colline où se trouve la présidence de la République vers 12 heures GMT et, une heure plus tard, un communiqué soulignait que "le président de la République ne peut que prendre acte de la position exprimée par le président du Conseil", qui a remis "la démission irrévocable du gouvernement qu'il dirige".
"Merci à tous ceux qui m'ont aidé, chaque jour comme si c'était le dernier", avait tweeté le Premier ministre juste avant d'entrer.
Renzi veut "sortir des marécages"
Ce chrétien démocrate de gauche n'aura passé que 293 jours à la tête d'une coalition inédite gauche-droite mise en place après les législatives faute d'une majorité parlementaire claire.
Même s'il n'a pas fait formellement acte de candidature, son successeur probable est le fringant maire de Florence Matteo Renzi, le chef de sa formation de centre gauche, le Parti démocrate. A 39 ans, il pourrait devenir le plus jeune chef de gouvernement en Europe.
En guise de programme, Matteo Renzi a martelé devant les dirigeants de son parti que l'Italie doit "changer d'horizon et de rythme", "sortir des marécages". Il a annoncé des réformes "ambitieuses", en se fixant comme horizon la fin de la législature en 2018.
Mais il n'a donné aucun détail sur la manière dont il comptait trouver l'argent pour relancer durablement l'économie italienne, abaisser la lourde fiscalité sur les entreprises, lutter contre un chômage record proche des 13%, et à plus de 40% chez les jeunes.