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Europe

Guerre en Ukraine: selon Darmanin, 800 Ukrainiens sont arrivés sur le sol français

Gérald Darmanin

Gérald Darmanin - AFP

Le ministre de l'Intérieur a déclaré qu'il allait désormais réunir chaque semaine les préfets pour organiser l'accueil des réfugiés ukrainiens.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, l'ONU a annoncé qu'un million d'Ukrainiens avaient fui leur pays en guerre depuis le début de l'invasion russe lancée par Vladimir Poutine le 24 février. La grande majorité d'entre eux a décidé de fuir vers un État voisin, notamment en Pologne et en Moldavie.

Des réfugiés parfois en transit

En France, les arrivées de réfugiés ukrainiens sont encore mineures. 800 sont arrivés dans l'Hexagone depuis le début de l'invasion russe, comme l'a indiqué Gérald Darmanin ce jeudi sur France Inter.

"Aujourd'hui, nous avons 800 Ukrainiens qui sont arrivés depuis le 25-26 février sur le sol français", a souligné le ministre. Tout en précisant que certains d'entre eux étaient simplement de passage, "en transit, vers l'Espagne ou vers l'Angleterre".

Le ministre en a profité pour déplorer la situation Outre-Manche. Londres est en effet critiqué pour son manque de souplesse concernant les réfugiés ukrainiens. Le Premier ministre Boris Johnson a annoncé dimanche que les résidents britanniques pourraient faire venir uniquement les membres de leur famille "immédiate" résidant en Ukraine.

"La sortie de l'espace Schengen fait qu'il y a moins de continuité avec la Grande-Bretagne. Une famille de neuf Ukrainiens, dont des enfants, est bloquée depuis 48h à Calais, parce qu'on leur refuse un visa pour aller au Royaume-Uni", a souligné Gérald Darmanin.

"Il faut s'attendre à beaucoup d'Ukrainiens qui quittent leur pays"

La France, elle, "prendra toute sa part. J'ai décidé d'organiser chaque semaine avec les préfets une réunion pour organiser cet accueil, qui est digne du message du président de la République", a-t-il indiqué.

D'autant que de nombreux réfugiés sont encore attendus. "Il faut s'attendre à beaucoup d'Ukrainiens qui quittent leur pays en guerre, souvent dans des pays de l'Union européenne, la Pologne en premier. Il y aura peut-être 7 à 10 millions de déplacés, selon les prévisions les plus pessimistes", a déclaré le ministre.

Au niveau européen, une directive va être votée dans les prochains jours, afin de fournir "une forme d'asile" très rapidement aux Ukrainiens. Un texte qui avait déjà été appliqué lors de la guerre du Kosovo. En clair, chaque Ukrainien arrivant sur le territoire européen pourra automatiquement y rester, pour 6 mois au moins et renouvelable jusqu'à 3 ans.

En France, cette directive pourra permettre aux Ukrainiens de recevoir l'allocation pour demande d'asile (Ada), une indemnité financière journalière pour les demandeurs d'asile. Dans l'Hexagone, les personnes dans cette situation ne sont pas autorisées à travailler avant un délai de 6 mois, comme l'indique le site service-public.fr.

Pas de traitement différencié, assure le ministre

"C'est très important de répondre très vite", a souligné Gérald Darmanin. Un traitement réservé aux Ukrainiens plus favorable que pour les demandeurs d'asile provenant notamment d'Afrique et du Moyen-Orient? Non, a indiqué le ministre.

"Il n'y a pas de différence. La France a entre 130.000 et 150.000 demandes d'asile par an, et en octroi entre 30.000 et 40.000. (...) Très nombreux sont les Syriens, les Afghans, à avoir l'asile en France, cependant, il y a parfois un détournement. Mais ce n'est pas le cas des Ukrainiens, chacun constate qu'il y a la guerre dans leur pays", a appuyé le locataire de la place Beauvau.

Mardi, Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, a été lourdement bombardée par l'armée russe. Durant cette seule journée, 18 personnes ont perdu la vie, dont huit dans la frappe d'un immeuble résidentiel.

Jules Fresard