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Guerre en Ukraine: au moins 18 morts dans des frappes russes à Kharkiv

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Ce matin, le centre-ville de Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine, avait déjà subi d'importants bombardements.

La Russie a encore intensifié mardi son offensive en Ukraine, visant les villes dont Kiev et Kharkiv où les bombardements ont fait nombre de victimes civiles, poussant les Européens, exhortés à agir par le président ukrainien, à durcir encore leurs sanctions contre la Russie. Au sixième jour de l'invasion russe de l'Ukraine, les frappes meurtrières se son succédées sur Kharkiv, deuxième ville du pays dont les forces russes donnent l'assaut.

Une frappe a touché la place centrale de cette ville d'1,4 million d'habitants, proche de la frontière russe, touchant le siège de l'administration régionale, a indiqué le gouverneur Oleg Sinegoubov, dans une vidéo sur Telegram montrant l'explosion. Au moins 10 personnes ont été tuées et plus de 20 blessées, selon le service ukrainien des situations d'urgence. Une autre frappe sur un immeuble résidentiel a ensuite fait huit morts et six blessés, selon ce service.

"Un crime de guerre"

À Kiev, la capitale autour de laquelle se massent des forces russes, une frappe a touché dans l'après-midi la tour de télévision, interrompant la diffusion, a indiqué le ministère de l'Intérieur.

Le président Volodymyr Zelensky a dénoncé "un crime de guerre" à Kharkiv, et souligné que la défense de Kiev était "la priorité".

La probabilité d'un assaut majeur sur la capitale, forte en temps normal de près de 3 millions d'habitants, semblait se renforcer d'heure en heure.

Des photos satellites diffusées dans la nuit de lundi à mardi par la société américaine d'imagerie satellitaire Maxar montraient un convoi russe s'étirant sur des dizaines de kilomètres et se dirigeant vers la capitale ukrainienne depuis le nord-ouest.

En début d'après-midi mardi, l'armée russe a appelé les civils de Kiev vivant près d'infrastructures des services de sécurité ukrainiens à évacuer, disant vouloir frapper pour faire cesser "les attaques informatiques contre la Russie". Témoin de l'avancée russe, les forces de l'armée ukrainienne, files de camions et de tanks, se concentraient à l'ouest et au nord de la capitale, ont constaté nos confrères de l'AFP.

Au centre-ville, où la neige était tombée dans la nuit, les magasins de première nécessité encore ouverts ne désemplissaient pas. Les habitants qui n'ont pas fui ont érigé ces derniers jours des barricades et creusé des tranchées.

Des victimes aussi à Kiev et Marioupol

Les Russes semblaient également avoir progressé dans le sud du pays, sur la mer d'Azov, où se trouvent plusieurs grandes métropoles ukrainiennes.

Dans le port de Marioupol, les forces russes "frappent tous les quartiers de la ville", a indiqué le gouverneur, parlant de 21 blessés et de morts en nombre non précisé. Le ministère russe de la Défense a affirmé que ses troupes qui progressaient le long de la côte depuis la Crimée avaient réussi à rejoindre celles venues du territoire séparatiste prorusse de Donetsk, donnant une continuité territoriale stratégique aux forces russes. L'information n'était pas immédiatement vérifiable. Peu auparavant, l'armée ukrainienne avait affirmé avoir fait échouer cette tentative.

L'armée russe contrôlait aussi les entrées de la ville côtière de Kherson (290.000 habitants), plus à l'ouest, selon son maire, Igor Kolikhaïev. Des vidéos d'habitants sur les réseaux sociaux montrent des soldats russes dans la localité.

Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a semblé confirmer ces offensives multiples, soulignant que "l'opération militaire spéciale" - expression utilisée par Moscou pour désigner l'invasion - continuerait "jusqu'à ce que les objectifs fixés soient atteints".

J.F. avec AFP