BFMTV
Europe

Guerre en Ukraine: le centre-ville de Kharkiv ciblé par des bombardements russes

placeholder video
D'après le gouverneur, le centre de Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine, a été bombardé par l'armée russe ce mardi. Les secouristes ont indiqué qu'au moins 10 morts étaient à déplorer.

Sur des images de vidéosurveillance filmées ce mardi matin, on aperçoit le centre-ville de Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine, touchée par une importante déflagration. Alors qu'apparaît à l'image un imposant bâtiment qui serait le siège de l'administration locale, ce dernier est en quelques secondes remplacé par une immense boule de feu.

Une image de l'explosion qui a touché Kharkiv ce mardi matin.
Une image de l'explosion qui a touché Kharkiv ce mardi matin. © Capture d'écran BFMTV

Des habitants terrés

"L'occupant russe continue d'user d'armes lourdes contre la population civile", a indiqué ce mardi matin dans un message publié sur Telegram le gouverneur de la région de Kharkiv, Oleg Sinegoubov. Ajoutant dans une vidéo: "Aujourd'hui, notre ennemi a sournoisement commencé à bombarder le centre-ville de Kharkiv et des quartiers résidentiels".

Ville largement russophone d'1,4 million d'habitants située à la frontière avec la Russie, Kharkiv est depuis le début de l'invasion russe le 24 février une cible de l'armée de Vladimir Poutine. Les images qui nous sont parvenues ce mardi témoignent de l'ampleur de l'offensive qui est actuellement à l'œuvre.

Sur place, la population locale est terrée. C'est le cas d'Ekatarina et sa famille, qui ont trouvé refuge dans une cave.

"Ça fait cinq jours que nous nous cachons dans cette cave. Nous sommes très inquiets, nous avons de jeunes enfants, des personnes âgées. C'est très effrayant", confie-t-elle.

Toujours à Kharkiv, Alice Nowak, traductrice pour l'Alliance française et présente dans la ville, est revenue pour BFMTV sur les bombardements de ce matin.

"La situation est affreuse, comme vous le savez il y a des bombardements, de multiples tirs d'artillerie. Aujourd'hui c'est le centre-ville qui est la cible des Russes, ils ont lancé une bombe sur notre Conseil régional. Devant ce Conseil, il y avait des bénévoles. Toute la place est détruite, d'autres zones souffrent aussi", déclare la jeune femme.

"C'est très dur d'en parler", conclue la jeune femme, la gorge nouée.

Selon un premier bilan transmis par les secouristes sur place, les bombardements de ce mardi ont fait au moins 10 morts et plus de 20 blessés.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a de son côté dénoncé un "crime de guerre".

L'étau se resserre autour de Kiev

En ce sixième jour de guerre sur le sol ukrainien, l'armée russe semble être passée à l'étape supérieure. Des images satellites révélées lundi par la société américaine Maxar font état d'un impressionnant convoi militaire russe long de 60 km au niveau d'Ivankiv, ville située au nord de la capitale Kiev. Par ailleurs, 36 hélicoptères russes ont été observés dans un aéroport en Biélorussie.

Toujours aux alentours de la capitale ukrainienne, où l'étau russe semble se resserrer d'heure en heure, la base militaire de Brovary a été ciblée par une frappe aérienne.

"Qui sait si les gars ont survécu ou non", se désole un homme filmant la base en proie aux flammes.

La ville de Boutcha, dans la banlieue ouest de Kiev, a connu le même destin. Elle est ce mardi désertique, ravagée par les combats qui s'y sont déroulés. Sur une route, au milieu des décombres, le cadavre d'un soldat gît.

Alors que la bataille de Kiev semble imminente, les habitants attendent avec fébrilité. Certains se disent prêts au combat, et se mettent à creuser des tranchées, au beau milieu d'une capitale européenne.

"Nous vous attendons, vous allez tous mourir" lance Nikita, qui s'active au beau milieu de la nuit.

Jules Fresard