La Grèce dans l'impasse face à l’afflux de réfugiés

C’est l’une des principales portes d’entrée du Vieux Continent. La Grèce est pour de bon nombre de réfugiés la première étape européenne de leur périple vers le nord. Mais depuis quelques jours, le pays est débordé par les afflux de migrants. En cause: le renforcement des contrôles aux frontières des autres Etats européens provoque un engorgement important au nord du pays.
Près de 10.000 personnes sont désormais bloquées à Idomeni, aux portes de la Macédoine, autre étape clé vers le nord de l’Europe. Presque toutes les tentatives de passage de l’autre côté de la frontière sont vouées à l’échec.
Mais tant qu’un brin d’espoir est là, les réfugiés patientent dans des conditions de vie difficiles. Les tentes se surchargent de jour en jour et les files d’attente pour obtenir un peu de riz et d’eau demeurent interminables.
Eviter d’engorger Idomeni
Dans le même temps, plus au sud, au Pirée, les réfugiés continuent d’affluer par la mer. Exténués et hagards, ils s’installent dans les halls d’attente du port, habituellement réservés aux voyageurs. L’Etat grec est totalement absent, seules quelques ONG et des volontaires s’occupent d’eux. C’est à ce moment-là que les réfugiés apprennent que seuls quelques Syriens et Irakiens sont autorisés à passer la frontière macédonienne chaque jour. Leur inquiétude se lit alors sur leurs visages.
Mais pour éviter d’engorger encore un peu plus Idomeni, les autorités grecques demandent à certains bus, qui transportaient jusqu’ici les migrants à la frontière, de s’arrêter à mi-chemin. Certains sont ainsi débarqués à Trikala et investissent des gymnases en guise de logement.

Profitant du wifi mis à leur disposition, quelques migrants scrutent, depuis leurs smartphones, les informations sur les passages à la frontière. Ils craignent une chose: ne jamais pouvoir atteindre leur destination.
300 millions d’euros débloqués pour Athènes
En l’espace d’une semaine seulement, près de 22.000 migrants ont débarqué en Grèce. Athènes estime que si les frontières ne s'ouvrent pas, 70.000 se retrouveront dans le pays à la fin du mois. Une situation que les Grecs n’accepteront sans doute pas.
Face à cette situation insoutenable, Bruxelles a confirmé ce mercredi l’octroi en urgence de 700 millions d’euros sur trois ans aux pays de l’Union européenne en crise humanitaire. Cette aide sera essentiellement destinée à la Grèce (environ 300 millions), afin de l’aider à mieux gérer l’accueil des migrants et la situation à la frontière avec la Macédoine.