"Une énorme déception": Pedro Sánchez demande "pardon" pour une affaire de corruption au sein de son parti

Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sanchez à Madrid le 12 juin 2025 - OSCAR DEL POZO / AFP
Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sánchez a assuré jeudi 12 juin qu'il ne savait "absolument rien" du dossier de corruption présumée qui a poussé le numéro 3 du Parti socialiste à démissionner, et demandé pardon aux Espagnols pour cette affaire.
"Aux citoyens (...), aux militants et aux sympathisants du Parti socialiste ouvrier espagnol, je veux demander pardon parce que, jusqu'à ce matin même, j'étais convaincu de l'intégrité de Santos Cerdán", l'ex-secrétaire du PSOE qui a annoncé sa démission, a déclaré Pedro Sánchez lors d'un discours prononcé au siège du Parti à Madrid.
"Une énorme déception"
Le Premier ministre, qui a assuré avoir "beaucoup de défauts", mais affirmé "croire en une politique propre", a indiqué qu'il s'agissait pour lui d'"une énorme déception", mais a assuré qu'il n'y aurait pas d'élections anticipées.
"Il ne s'agit pas de moi, ni du Parti socialiste, ni des députés et députées du groupe parlementaire socialiste. Il s'agit d'un projet politique qui fait de bonnes choses pour notre pays dans le domaine de la régénération démocratique", a-t-il justifié.
Rejetant la responsabilité de cette affaire pour corruption présumée sur Santos Cerdán, l'un de ses proches de longue date, le chef du gouvernement a expliqué qu'il ignorait tout de ces accusations jusqu'à "aujourd'hui".
Détournements de fonds
Santos Cerdán a présenté sa démission jeudi après-midi après sa mise en cause dans une affaire de détournements de fonds.
Selon un juge du Tribunal suprême, un rapport de police a en effet révélé "l'existence d'indices concordants concernant la possible participation" du secrétaire de l'organisation du PSOE, le député Santos Cerdán, présumé "complice avec l'ex-ministre José Luis Ábalos et avec Koldo García Izaguirre dans l'attribution indue d'un contrat public" pour laquelle il aurait touché de l'argent.
Il s'agit d'un nouveau volet d'une vaste enquête ouverte depuis des mois autour de soupçons de corruption lors d'achats d'équipements de santé pendant la pandémie de Covid-19 et visant notamment José Luis Ábalos, l'ancien bras droit et ex-ministre des Transports de Pedro Sánchez.
Outre José Luis Ábalos, sa femme Begoña Gómez est visée par une enquête pour corruption et trafic d'influence, son frère David doit bientôt être jugé pour trafic d'influence. Le procureur général, le plus haut magistrat du parquet, nommé sur proposition du gouvernement de gauche, est très proche d'un procès pour des fuites d'information.