BFMTV
Espagne

L'homosexualité, "forme déficiente" de la sexualité selon un futur cardinal espagnol

Deux femmes homosexuelles défilent à Tours, lors de la Gay pride, en mai 2013. (Illustration)

Deux femmes homosexuelles défilent à Tours, lors de la Gay pride, en mai 2013. (Illustration) - -

Le futur cardinal espagnol Fernando Sebastian, un proche du pape, a déclenché de vives critiques d'associations de défense des homosexuels et de l'opposition socialiste lundi en Espagne, après avoir affirmé que l'homosexualité était "une forme de déficience sexuelle".

"Avec tout mon respect, je dis que l'homosexualité est une forme déficiente d'exprimer sa sexualité, parce qu'elle a une structure et un objectif qui est la procréation", a affirmé lors d'une interview parue dans le journal Sur de Malaga, l'archevêque de Pampelune Fernando Sebastian Aguilar. Agé de 84 ans, ce proche du pape fait partie des 19 cardinaux récemment annoncés et qui seront officiellement nommés le 22 février.

"Dans notre corps, nous avons beaucoup de déficiences. Moi, j'ai de l'hypertension. Je vais m'énerver parce qu'on me le dit? C'est une déficience que je dois corriger comme je peux. Montrer à un homosexuel une déficience n'est pas une offense, c'est une aide car de nombreux cas d'homosexualité sont récupérables et soignables avec un traitement adéquat", a plaidé l'homme d'Eglise.

Indignations des associations

Ces propos ont aussitôt déclenché la colère des associations de défense des homosexuels. "Nous lui rappelons que l'homosexualité n'est pas une maladie qui se soigne, mais que l'homophobie oui", a rétorqué l'organisation Colegas dans un communiqué. "Nous déplorons ce type d'associations malencontreuses entre homosexualité et maladie, que nous croyons dépassées dans l'Espagne actuelle, et qui sont très similaires à celles du président russe Vladimir Poutine qui a associé homosexualité à pédophilie".

L'association Entiende, de son côté, a jugé ces déclarations "répugnantes" et appelé les autorités espagnoles à les "dénoncer publiquement" et à se prononcer clairement pour "la séparation absolue" entre l'Eglise et l'Etat. "Si, pour les cardinaux, le mariage n'est possible que pour procréer, nous ne comprenons pas qu'ils approuvent le mariage de la Duchesse d'Albe" en 2011, à 85 ans, avec son compagnon Afonso Diez, de 24 ans son cadet, a-t-elle asséné.

Dans l'opposition, le parti socialiste a également condamné ces propos qui, selon sa secrétaire à l'Egalité, Purificacion Causapié, "contribuent à perpétuer la discrimination et la violence qui existent dans de nombreux pays contre les personnes homosexuelles".

D. N. avec AFP