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Inondations en Espagne: 89 personnes toujours portées disparues dans la région de Valence

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C'est la première fois que les autorités donnent un chiffre de personnes disparues.

Selon les bilans fournis par les autorités nationales et régionales, 219 personnes sont décédées et 89 autres sont portées disparues dans les intempéries qui ont touché l'Espagne, la très grande majorité dans la région de Valence.

Parmi eux figurent deux Chinois, deux Roumains, un Équatorien et trois Britanniques.

"Les bureaux mixtes de la police scientifique et des forces de sécurité dénombrent 89 cas de personnes disparues", a annoncé mardi soir le tribunal supérieur de justice de la région de Valence sur X.

C'est la première fois que les autorités donnent un chiffre de personnes disparues.

Les tribunaux ont déjà autorisé la remise de "près de cinquante corps" de défunts à leurs familles, avait précisé auparavant le tribunal supérieur de justice de Valence.

"Honte nationale"

Devant l'ampleur de la catastrophe, le gouvernement va activer des "aides directes pour les citoyens et les entreprises touchées, comme nous l'avons fait pendant la pandémie, avec le moins de paperasse possible et la plus grande célérité", a déclaré le Premier ministre Pedro Sánchez à l'issue du Conseil des ministres.

"Ce que veulent les citoyens, c'est voir leurs institutions non pas se battre entre elles, mais travailler côte à côte", a-t-il insisté, alors que l'exécutif et le gouvernement de Valence, région la plus touchée par les inondations, font l'objet de vives critiques pour leur gestion de la catastrophe.

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18:38

Assurant que le gouvernement était aux cotés des sinistrés, Pedro Sánchez a annoncé des aides directes pour 30.000 entreprises et 65.000 travailleurs indépendants. Il a également précisé que l'Etat prendrait en charge 100% des dépenses urgentes engagées par les municipalités pour aider leurs administrés et déblayer les rues.

"L'investissement total de toutes ces premières mesures" va dépasser les "10,6 milliards d'euros", a indiqué M. Sánchez, en précisant avoir "formellement demandé" à Bruxelles l'aide du Fonds européen de solidarité.

"Il reste des personnes à localiser, des maisons et des entreprises sont détruites, ensevelies sous la boue", a rappelé le Premier ministre, qui a fustigé les "discours irresponsables" des climatosceptiques, au vu de la catastrophe qui a touché la région. "Le changement climatique tue", a-t-il insisté.

"Nous n'allons pas bien"

Selon l'exécutif, l'électricité était rétablie mardi dans "98% des foyers" et "68%" des lignes téléphoniques endommagés ont été réparées. En outre, 40 kilomètres de routes et 74 kilomètres de voies ferrées ont été réparés.

Sur le terrain, la situation reste néanmoins très compliquée, notamment à Paiporta, ville de 25.000 habitants de la banlieue de Valence, considérée comme l'épicentre de la tragédie, avec plus de 70 victimes. Mardi, l'eau potable est y est revenue mais les rues étaient encore encombrées de véhicules.

"Nous allons mieux, mais nous n'allons pas bien", a résumé la maire Maribel Albalat sur la chaîne publique TVE. "Nous avons besoin de machines, nous avons besoin de professionnels qui viennent nettoyer les rues, les vider", a-t-elle imploré.

Les autorités continuent d'inspecter les parkings souterrains, dont beaucoup ont été totalement inondés.

Aucune victime n'a finalement été trouvée dans celui du centre commercial Bonaire, à Aldaia, qui suscitait de nombreuses craintes. "Une fausse information a été diffusée, affirmant qu'il y avait de nombreux cadavres: ce n'était pas vrai", a assuré le directeur de la police nationale, Francisco Pardo.

Ces derniers jours, les effectifs de l'Unité militaire d'urgence (UME), qui interviennent lors de catastrophes naturelles, ont installé de nombreuses pompes pour commencer à évacuer l'eau.

Au total, près de 15.000 soldats et policiers sont déployés sur le terrain, selon l'exécutif, qui précise que ce nombre a doublé en trois jours. Un déploiement jugé encore insuffisant par une partie de la population.

T.L avec AFP