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Espagne: après les images de fête, le gouvernement appelle à la "responsabilité"

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Les Espagnols ont retrouvé dimanche une certaine liberté, après la fin de l'état d'urgence sanitaire. Mais les images de centaines de fêtards sautant et dansant dans les rues de Madrid, de Barcelone ou d'autres villes espagnoles ont amené le gouvernement a appelé à la responsabilité.

Le gouvernement espagnol a appelé ce lundi à la "responsabilité" et souligné que des restrictions restaient en vigueur, après les images de fêtards célébrant dans la nuit de samedi à dimanche la fin de l'état d'urgence sanitaire, sans masques ni distanciation sociale.

"La fin du régime d'exception ne veut pas dire la fin des restrictions. Bien au contraire. La menace du virus est toujours là. Les autorités doivent continuer à agir et les citoyens avoir un comportement responsable", a insisté le ministre de la Justice Juan Carlos Campo, dans une tribune publiée par le quotidien El Pais.

Après avoir enduré des mois de couvre-feu et le bouclage des régions du pays dont on ne pouvait ni entrer ni sortir, dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire imposé fin octobre, les Espagnols ont retrouvé depuis dimanche à 00H00 une certaine liberté.

À la Une lundi des quotidiens espagnols, les images de centaines de fêtards sautant et dansant dans les rues de Madrid, de Barcelone ou d'autres villes espagnoles, sans masque ni distance de sécurité, ont choqué et provoqué de nombreuses réactions, notamment au sein de la classe politique.

Le maire de Madrid, José Luis Martínez-Almeida, a appelé dimanche dans les colonnes du Guardian à se rappeler des règles sanitaires après ces scènes de fêtes.

"La liberté n'implique pas d'avoir des fêtes arrosées dans la rue parce que ces fêtes arrosées ne sont pas autorisées à Madrid. Chacun d'entre nous doit comprendre que nous vivons en société et que ces soirées alcoolisées à Madrid ne correspondent pas à la liberté", a-t-il affirmé.

Des règles "adéquates"

"Avec (Pedro) Sanchez (le Premier ministre socialiste), nous sommes passés de l'état d'urgence sanitaire au chaos", a fustigé dimanche, le leader du parti du principal parti d'opposition de droite, le Parti Populaire (PP), Pablo Casado.

En réponse à ces critiques, le ministre de la Justice a assuré que les règles actuelles étaient "adéquates par rapport à la phase de la pandémie dans laquelle nous nous trouvons" et souligné que "28% de la population avait déjà reçu une dose de vaccin".

Les régions, compétentes en matière de gestion de la crise sanitaire dans ce pays très décentralisé, peuvent toujours limiter les horaires ou la capacité d'accueil des bars, des restaurants ou des commerces.

Elles peuvent aussi demander le rétablissement d'un couvre-feu ou le bouclage de leur territoire mais, l'état d'urgence ayant été levé, elles doivent pour cela disposer du feu vert de la justice car ces mesures restreignent les libertés fondamentales.

Si le tribunal local refuse, le gouvernement leur a permis de faire appel devant le Tribunal suprême. L'archipel des Canaries a été la première région à annoncer dimanche qu'elle le ferait, après le rejet de sa demande de maintien d'un couvre-feu.

La sentence de la plus haute juridiction espagnole fixera "le modèle commun pour notre pays", a souligné le ministre de la Justice, selon lequel le gouvernement était prêt à "proposer" des "changements législatifs supplémentaires" à la lumière de cette future décision de justice.

Clément Boutin avec AFP