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Attaques de Copenhague: un mois après Charlie, l'Europe à nouveau en alerte

La police de Copenhague mobilisée après les fusillades qui ont endeuillé le Danemark, samedi 14 février 2015.

La police de Copenhague mobilisée après les fusillades qui ont endeuillé le Danemark, samedi 14 février 2015. - AFP

La police danoise cherche à connaître les motivations de l'auteur présumé des deux fusillades de Copenhague, un jeune homme né au Danemark et fiché pour actes de délinquance. Son mode opératoire rappelle celui des attaques de Paris et ravive la crainte du terrorisme en Europe.

Paris, Copenhague. Deux villes européennes frappées au coeur par des hommes armés visant la communauté juive et des médias. Alors que la police danoise cherche toujours à connaître les motivations de l'auteur présumé des deux fusillades de Copenhague, un jeune homme de 22 ans né au Danemark, le mode opératoire utilisé -similaire à celui des attaques de Paris- ravive la crainte du terrorisme en Europe. Fiché pour des actes de délinquance, l'homme était également connu des services de renseignements qui ont indiqué travailler "sur l'hypothèse selon laquelle la personne en question a pu être inspirée par les événements qui se sont déroulés à Charlie Hebdo à Paris".

Les mêmes cibles qu'à Paris

Cette similitude a été relevée par nombre de responsables français dont le président François Hollande qui a déclaré que "les mêmes cibles" avaient été frappées au Danemark et à Paris. "Nous voyons bien qu'il y a là un lien qui n'établit pas un réseau mais simplement une même détermination des terroristes à frapper ce que nous sommes, ce que nous représentons (...)", a-t-il déclaré lors d'une visite à l'ambassade du Danemark à Paris, devant laquelle s'étaient rassemblées plusieurs centaines de personnes.

L'attaque par deux jihadistes français contre l'hebdomadaire satirique, le 7 janvier à Paris, avait fait 12 morts. Les assaillants avaient pénétré dans la salle de rédaction et y avaient ouvert le feu, avant de tuer un policier dans leur fuite. Deux jours plus tard, un homme lié aux deux jihadistes avait pris en otage plusieurs personnes dans une supérette cacher à Paris, tuant quatre personnes de confession juive.

Le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, qui s'est rendu dimanche à Copenhague, a lui évoqué "les mêmes haines qui se déploient dans plusieurs capitales de l'Union européenne". "Nous sommes ensemble dans cette épreuve au côté de nos amis danois pour dire notre solidarité, pour dire l'importance du risque qui existe encore au sein de l'UE et notre détermination à combattre ensemble, au sein de l'UE, le terrorisme", a-t-il déclaré depuis l'ambassade de France à Copenhague. Dans la soirée, il a annoncé que plusieurs centaines de tombes avaient été profanées dans un cimetière juif de l'est de la France.

Présent lors de l'attaque dans le centre culturel, l'ambassadeur de France au Danemark, François Zimeray, est revenu dimanche sur la fusillade. "Quand vous voyez les rafales et que vous entendez le mitraillage, je crois que nous avons tous été pris pour cible, c'est indiscutable, il n'y avait pas de volonté de discriminer les cibles", a-t-il déclaré lors de la visite de Bernard Cazeneuve.

Un festival annulé en Allemagne

Le Premier ministre britannique David Cameron a dénoncé un "attentat effroyable" contre "la liberté d'expression et la liberté de culte" et la chancelière allemande Angela Merkel "le mépris de la dignité humaine" que trahissent ces attaques. En Allemagne justement, la ville de Braunschweig (nord) a annulé dimanche un défilé du carnaval en raison "d'une menace spécifique d'attaque islamiste", a annoncé la police en précisant qu'il n'y avait pas de lien avec les attaques de Copenhague.

La crainte est également remontée d'un cran au sein de la communauté juive, visée par une des fusillades de Copenhague. Comme il l'avait fait après les attaques de Paris, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a lui appelé dimanche les Juifs européens à s'installer en Israël.

S. C. avec AFP