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Ce que l'on sait de la première fusillade de Copenhague

Des policiers s'affairent sur les lieux de la fusillade, à Copenhague.

Des policiers s'affairent sur les lieux de la fusillade, à Copenhague. - Claus Bjorn Larsen - AFP

La capitale danoise a été frappée par un attentat samedi, lors d'un débat portant sur la liberté d'expression et le blasphème, plus d'un mois après les attentats de Charlie hebdo.

Le Danemark est en alerte. Samedi, en fin d'après-midi, une fusillade a touché un centre culturel de Copenhague.

> Qui était présent?

Ce samedi avait lieu au centre culturel Krudttønden, dans le quartier d'Osterbrø, un débat intitulé "art, blasphème et liberté d'expression". Plusieurs dizaines de personnes assistaient au débat, sous protection policière. Parmi elles, Lars Vilks. Cet artiste suédois a été l'objet de plusieurs menaces et d'agressions depuis la publication à l'été 2007 d'un dessin représentant le prophète Mahomet avec un corps de chien. Il ne se déplace que sous escorte.

L'ambassadeur de France au Danemark François Zimeray était lui aussi présent au débat, ainsi qu'Inna Schevchenko, militante des Femen.

> Comment s'est déroulée l'attaque?

François Zimeray décrit un assaut brutal. "Ils nous ont tiré dessus de l'extérieur. C'était la même intention que [l'attaque contre] Charlie Hebdo sauf qu'ils n'ont pas réussi à entrer", a-t-il déclaré, alors qu'il se trouvait encore sur les lieux une heure après l'attentat.

Un homme a été tué, et trois policiers blessés alors qu'ils tentaient de sécuriser les lieux.

"Intuitivement, je dirais qu'il y a eu au moins 50 coups de feu, et les policiers ici nous disent 200. Des balles sont passées à travers les portes et tout le monde s'est jeté à terre", a raconté l'ambassadeur de France. Plus tard, il a remercié la police danoise, qui lui a "sauvé la vie", a-t-il écrit sur Twitter.

> Qui est le suspect?

La police a d'abord parlé de deux assaillants présumés, ayant pris la fuite à bord d'une Volkswagen Polo. Le véhicule vide a été retrouvé quelques heures plus tard, à proximité du lieu de l'attaque et d'une gare. Puis, quatre heures après l'attaque, les forces de l'ordre ont indiqué que "les premiers témoignages indiquent qu'il n'y avait qu'un auteur" des coups de feu. La police a diffusé une photo, apparemment prise dans un parking, d'un homme vêtu d'une doudoune foncée et d'un bonnet ou d'une cagoule bordeaux, avec un signalement: 25 à 30 ans, environ 1,85 m, athlétique.

> Une attaque planifiée?

L'arme ou les armes utilisées par le suspect ne sont pas connues, mais les médias spéculent sur la possibilité d'une arme automatique étant donné le nombre de balles tirées lors d'un assaut bref. Les services de renseignement ont indiqué de leur côté que l'attaque était "planifiée". Mais la police a estimé que la question de la ou des personnes spécifiquement visées n'était "pas évidente". Les services de sécurité suédois ont précisé qu'ils étaient mobilisés au cas où les assaillants présumés traverseraient le détroit séparant Copenhague de Malmö. La police danoise doit donner une nouvelle conférence de presse dimanche à 10 heures.

> Quelles réactions en France?

En parallèle des réactions officielles danoises, Paris a immédiatement condamné "avec la plus grande fermeté" cette "attaque terroriste" par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Manuel Valls a tweeté de son côté sa "solidarité", en employant le hashtag "Je suis Charlie". Le président français François Hollande a exprimé à la Première ministre danoise "toute la solidarité de la France dans cette épreuve".

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé qu'il allait se rendre "dans les meilleurs délais" à Copenhague. Il devrait y arriver dimanche dans la matinée. 

A. K. avec AFP