Royaume-Uni: un pédocriminel condamné à 46 ans de prison après une cavale de 27 ans

Une femme arrive au tribunal de Chester, en Angleterre, le 11 mars 2022. - Lindsey Parnaby
Derrière les barreaux après 27 ans de cavale. Arrêté en mars 2024, Richard Burrows a été condamné ce mercredi 30 avril à 46 ans de prison pour 97 chefs d'accusation d'abus sexuels commis sur de jeunes garçons alors qu'il était directeur d'un internat et chef scout au Royaume-Uni, rapportent Sky News et la BBC.
L'homme âgé de 81 ans a sexuellement agressé une vingtaine de garçons entre les années 1960 et les années 1990. S'il a reconnu 43 chefs d'accusation, comme "agression sexuelle", "production d'images indécentes d'enfants" ou encore "possession de faux documents d'identité", il a nié les 54 autres chefs pour lesquels il a été condamné, dont "sodomie", "tentative de sodomie" ou encore "outrage à la pudeur sur mineur".
"Vous êtes un homme méprisable. Vous avez ruiné d'innombrables vies", a lancé le juge à l'accusé, le qualifiant de "prédateur".
"Aucun remords"
Richard Burrows était poursuivi depuis 1997 pour de multiples agressions sexuelles. Mais au lieu de se rendre à son audience, il avait fui le pays. Alors que plusieurs victimes ont confié avoir perdu tout espoir qu'il soit arrêté, sa trace a été retrouvée grâce à un site utilisant la reconnaissance faciale.
La BBC raconte qu'un site nommé PimEyes, dont l'accès a été bloqué depuis, a permis en 2024 à la police de retrouver en seulement quelques secondes celui qu'elle recherchait depuis près de trois décennies.
Richard Burrows vivait depuis tout ce temps ce qu'il décrivait comme "une vie de paradis" en Thaïlande, sous une autre identité. Les photos de son départ à la retraite publiées sur le site d'un journal local ont permis au logiciel de reconnaissance faciale de le retrouver.
Il a été arrêté en mars 2024 à l'aéroport d'Heathrow à Londres. Lors de son procès, le juge a déclaré n'avoir "aucun doute" sur le fait qu'il ne serait jamais revenu s'il n'avait pas été à court d'argent et si on ne lui avait pas diagnostiqué un cancer.
"Je n'ai décelé aucun remords dans votre comportement", a-t-il déploré.
Une enquêtrice l'a également qualifié de "lâche". "Il savait qu'il était coupable en 1997, mais plutôt que d'assumer les conséquences de ses actes, il a fui le pays après avoir obtenu frauduleusement un passeport sous l'identité d'un homme malade" a-t-elle rappelé. Désormais, il ne quittera "très probablement jamais la prison".