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Yanis, 17 ans, s'est suicidé après la remise en liberté de son agresseur sexuel, ses parents veulent la création d'une loi

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Yanis, un adolescent de 17 ans, s'est suicidé après avoir appris la remise en liberté de son agresseur sexuel. Ses parents demandent la création d'une loi visant à prévenir les parents d’enfants victimes de pédocriminels quand les agresseurs sortent de prison. De son côté, le parquet affirme avoir envoyé une lettre pour prévenir la famille.

Yanis, 17 ans, s’est donné la mort trois jours avant de fêter ses 18 ans, le 30 mars dernier. Quelques jours plus tôt, l’adolescent avait appris la remise en liberté de son agresseur sexuel. Aujourd’hui, les parents de l’adolescent poussent un cri du cœur auprès de nos confrères du Parisien et de RTL. Farid et Delphine sont persuadés que leur fils s’est donné la mort en apprenant la remise en liberté de cet homme qui lui a volé sa vie en août 2019. Yanis avait alors 12 ans.

Une "lettre d'adieu" dans son téléphone

"Le jour où mon fils aurait dû fêter ses 18 ans, je suis allé choisir son cercueil. C’est inhumain pour des parents", ont rapporté Farid et Delphine, les parents de Yanis, auprès du Parisien.

Farid a eu la lourde tache d’annoncer à son fils la remise en liberté, après deux ans et quatre mois passés en prison, de son agresseur, aujourd’hui âgé de 58 ans. Cet homme n’est pas un inconnu puisqu’il s’agit d’un ancien voisin de la famille quand elle habitait à Marignier, en Haute-Savoie.

"J’ai décidé d’en parler le jour même à mon fils", a détaillé le père de famille au Parisien. "Car je ne voulais pas qu’il tombe par hasard sur son agresseur qui n'habite qu’à trois kilomètres de chez nous. J’étais en colère de voir que la justice ne nous avait même pas prévenus."

L'agresseur de Yanis est revenu vivre chez lui, près du domicile de l'adolescent. Le 30 mars, Yanis meurt après avoir absorbé des médicaments. Ses parents découvrent une "lettre d’adieu" dans son téléphone.

"Nous avons retrouvé une lettre d’adieu de mon fils dans son téléphone, intitulée 'Lettre de suicide version finale' où il indique très clairement que le premier motif de son suicide est la remise en liberté de son agresseur. C’est un fait. Personne ne peut le nier", explique le père de Yanis au Parisien.

Libéré sous bracelet électronique

Auprès de BFMTV, les parents de l’adolescent disent souhaiter la création d’une loi visant à prévenir les parents d’enfants victimes de pédocriminels quand les agresseurs sortent de prison. Selon eux, ils n’ont pas été prévenus que l’agresseur de Yanis avait été libéré à mi-peine et qu’il vivait désormais à proximité de chez eux.

Contacté par BFMTV, le parquet affirme que le juge d’application des peines "a adressé un courrier en février 2025 à la famille les avisant de la mesure d’aménagement et de l’interdiction pour le condamner d’entrer en contact avec le jeune Yanis et l’ensemble de sa famille". Ce courrier, envoyé par lettre simple, n’aurait jamais été reçu par les parents de Yanis.

Le parquet précise que "le condamné, outre le suivi lié à son aménagement de peine sous bracelet électronique, fait l’objet d’une mesure de suivi socio-judiciaire pendant 15 ans qui l’oblige entre autres à respecter des rendez-vous mensuels avec un psychiatre". S'il ne respectait pas cette obligation, "une peine de trois ans pourrait être ramenée à exécution", précise encore le parquet.

Boris Kharlamoff avec Charlotte Lesage