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Le prestigieux lycée français de Londres obtient la pire note de l'inspection britannique

Le lycée français Charles-de-Gaulle à Londres accueille plus de 3000 élèves.

Le lycée français Charles-de-Gaulle à Londres accueille plus de 3000 élèves. - Jon Enoch - AFP

Le groupe scolaire, qui accueille plus de 3000 élèves, bénéficie d'une bonne réputation en France. Mais les services britanniques lui ont attribué la plus mauvaise appréciation pointant la pédagogie des enseignants.

Une cote qui a du plomb dans l'aile. Le prestigieux lycée français Charles-de-Gaulle de Kensington à Londres a reçu la pire appréciation possible de l'Ofsted, le service scolaire britannique, révèle jeudi France Info. Cette annonce suscite inquiétude et incompréhension au sein de l'établissement dont les frais de scolarité grimpent jusqu'à 10.000 euros par an.

Le lycée, qui offre un cursus bilingue, accueille 3450 élèves au sein de ses différents établissements. S'il se targue d'un taux de réussite de 100% au baccalauréat, son enseignement est remis en cause.

Un manque de pédagogie en cause

Paru en janvier dernier, le rapport britannique attribue l'appréciation "insuffisant" à l'établissement, soit la plus mauvaise possible. Seulement 8% des lycées du Royaume-Uni font aussi mal.

En cause? La méthodologie, principalement. En effet, si le rapport souligne que le lycée Charles-de-Gaulle montre un haut niveau d'exigence sur le plan académique, son manque de pédagogie est pointé du doigt.

"Les professeurs ne vérifient pas systématiquement que les élèves ont complètement compris ce qui leur est enseigné", déplore la note.

Le rapport estime par ailleurs que l'établissement montre aussi des insuffisances sur des questions hors scolaires. "Les responsables n'alertent pas assez rapidement les agences officielles lorsque se produisent des atteintes à la protection de l'enfance", regrette l'Ofsted.

"Comment on a pu en arriver là?"

Chez les parents d'élèves du lycée français, l'annonce n'est pas passée inaperçue. "Cela a été une stupéfaction, de l'incrédulité, un peu de colère aussi, parce qu'on s'est dit: comment on a pu en arriver là?", reconnaît la vice-présidente de l'association des parents d'élèves Pascale Guely auprès de France Info.

D'autant qu'une mauvaise note peut avoir des conséquences concrètes pour le futur de l'établissement. "Tout de suite, on pense à l'image, aux éventuelles pertes d'élèves qui pourraient en découler, aux frais d'inscription", souligne la présidente de l'association Karen Bargues.

Du côté de la direction du lycée londonien, le proviseur reconnaît tout juste un "décalage avec les standards anglais" sur la question de la protection de l'enfance. Le directeur se défend en évoquant un délai dans l'application au sein de son lycée de nouvelles lois britanniques, datant de 2019, sur le sujet.

"C'est une déception, mais on est maintenant dans le temps de l'action", assure le lycée qui dit envisager un audit.

Juliette Desmonceaux