En épousant le prince Harry, Meghan Markle devra-t-elle prendre la nationalité britannique?

Le prince Harry et sa future épouse Meghan Markle, le 27 novembre 2017. - Daniel LEAL-OLIVAS - AFP
L'annonce a été faite ce lundi matin. Le prince Harry et sa compagne, l'actrice Meghan Markle, se marieront au printemps 2018. Le couple, qui avait officialisé sa relation il y a un an, s'est d'ailleurs fiancé il y a quelques jours, à Londres. La rumeur de leur future noce enflait ces dernières heures, et la nouvelle a finalement été diffusée via un communiqué, publié par Clarence House sur Twitter. La reine Elizabeth II et son époux le Prince Philip se sont dits "enchantés" par le futur mariage de leur petit-fils.
Des Américaines au coeur de la royauté britannique
A plusieurs niveaux, l'union entre le fils cadet du prince Charles et de Diana, âgé de 33 ans, et de Meghan Markle, 36 ans, n'est pas commune. Cette dernière est en effet actrice de profession, métisse, mais aussi étrangère, divorcée et roturière.
Des statuts qui entraînent plusieurs questions, parmi lesquelles celle de sa nationalité, puisque Meghan Markle est Américaine, née à Los Angeles.
Elle ne sera toutefois pas la seule étrangère à se marier à un membre de la famille royale britannique. Ce fut déjà le cas de Wallis Simpson, elle aussi Américaine, qui avait épousé le prince Edouard VIII en 1937, devenant ainsi duchesse de Windsor.
Megan Markle obligée de devenir Britannique?
Concrètement, rien ne l'y oblige. Wallis Simpson était d'ailleurs restée Américaine, et au-delà de sa nationalité, c'est surtout son statut de femme deux fois divorcée qui avait fait scandale, poussant le roi à abdiquer en décembre 1936, soit dix mois après son arrivée sur le trône, pour pouvoir l'épouser.
L'histoire démontrera par la suite que le couple entretenait des liens avec le régime nazi d'Hitler, ce qui se serait avéré être la véritable cause de l'abdication d'Edouard VIII, au-delà de son amour pour sa maîtresse.
Meghan Markle ne sera donc pas contrainte d'abandonner sa nationalité américaine pour devenir Britannique, avant ou après son union avec le prince Harry.
"L'usage ne l'y oblige pas, ce n'est pas une obligation constitutionnelle, d'autant plus qu'ils ne sont pas dans la ligne de succession directe pour le trône", fait valoir l'historien et journaliste Philippe Delorme, spécialiste des familles royales, contacté par BFMTV.com, qui rappelle qu'épouser des princes ou princesses étrangers était jadis très courant. "Néanmoins, cela me paraîtrait un peu logique que Meghan Markle devienne Britannique", ajoute-t-il.
La religion, plus importante que la nationalité
Rappelons ici que le prince Philip, duc d'Edimbourg, le mari de la reine Elisabeth II, était membre de la maison dano-allemande du Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Glücksburg, et né dans la famille royale grecque. Avant l'annonce officielle de ses fiançailles avec Elisabeth, il avait renoncé à ses titres royaux grecs et danois.
Comme le souligne le Telegraph, les membres de la famille royale ne sont absolument pas obligés d'épouser quelqu'un de sang royal ou aristocratique. En témoigne l'union du prince William avec Kate Middleton, qui était une roturière. En revanche, la religion est un facteur clé dans le protocole. L'Acte d'établissement de 1701 stipule en effet que les membres de la famille royale dans la lignée directe de succession ne peuvent épouser des catholiques. Aussi, si Meghan Markle est catholique, elle devra se convertir à l'anglicanisme.
Là encore, le cas du prince Philip est un bon exemple: avant ses fiançailles, il s'était converti de la religion orthodoxe grecque à l'anglicanisme. En outre, il avait fait le choix d'être naturalisé britannique.