Écosse: un ex-policier condamné à 11 ans de prison pour avoir tenté de tuer son ex-partenaire et sa mère

La Cour de justice de Livingston en Écosse en mai 2016. - Capture d'écran Google street view
"Vous avez transformé votre véhicule en une arme mortelle". Un ancien policier, William McBurnie, a été condamné à 11 ans de prison ferme par la Haute Cour de justice de Livingston, en Écosse ce jeudi 10 octobre pour avoir tenté de tuer son ex-partenaire et sa mère. Il a foncé avec sa voiture sur l'entreprise dans laquelle elles se trouvaient, à Jedburg. Les deux femmes ont été blessées.
L'homme de 57 ans avait plaidé coupable de tentative de meurtre le premier jour du procès le 9 septembre 2024, rappelle le service des poursuites et l'autorité d'enquête sur les décès en Écosse (COPFS) dans un communiqué.
"Il arrive, il arrive, il arrive par la fenêtre"
Le jour de la tentative de meurtre, le 7 décembre 2022, William McBurnie, s'est réveillé à 6 heures du matin. Après avoir bu un tiers d'une bouteille de whisky, il a décidé de se rendre en ville.
Son ex-partenaire, Zoe Turnbull, qui avait mis fin à leur relation quelques mois auparavant, s'est inquiétée en voyant cet homme assis au carrefour en face de son entreprise de pompes funèbres où elle se trouvait avec sa mère. C'est sur cette même entreprise que l'ancien policier à Belfast a foncé avec sa voiture.
"Il a accéléré à toute vitesse sur un carrefour avant de monter sur le trottoir, percutant deux grandes jardinières", détaille le COPFS.
"Il arrive, il arrive, il arrive par la fenêtre", a alors crié Zoe Turnbull alertant sa mère. Les deux femmes ont réussi à échapper au véhicule qui a traversé à grande vitesse la vitre de la maison funéraire du centre-ville avant de s'encastrer dans le mur du fond.
Les deux femmes ont été blessées: Zoe Turnbull a souffert d'une perte auditive et de blessures au dos et aux jambes, tandis que sa mère a subi deux arrêts cardiaques dans les heures qui ont suivi l'accident.
Elle continue de souffrir de fibrillation auriculaire, d’essoufflement et de fatigue, note la BBC. La mère "était une femme en bonne santé jusqu'à cet incident", a déclaré le juge Lord Mulholland lors de son verdict.
"Votre conduite criminelle a eu un effet important et préjudiciable sur les deux femmes et vous devriez avoir honte de ce que vous avez fait", a-t-il ajouté. "Vous avez de la chance de ne pas être accusé de meurtre au banc des accusés".
Harcèlement en ligne
En attendant l'arrivée des policiers ce jour de décembre, William McBurnie avait déclaré qu'il avait du mal à accepter la fin de la relation. En effet, selon le tribunal, ce photographe de reconversion harcelait son ex-partenaire via différentes plateformes en ligne depuis leur rupture.
"Entre juin et décembre 2022, McBurnie a envoyé des centaines de communications à son ancien partenaire", exprimant son manque sur un ton parfois injurieux et menaçant, souligne le COPFS.
"Elle était tellement préoccupée par votre comportement qu’elle s’est rendue à la police, et vous étiez en liberté sous caution au moment où vous avez tenté de l’assassiner ainsi que sa mère", a rappelé le juge Lord Mulholland.
William McBurnie, qui buvait de manière conséquente depuis quatre mois, a exprimé de "sincères remords" selon son avocat tout en reconnaissant les faits.
Outre la peine d'emprisonnement, cet Irlandais de naissance s'est vu assigner une ordonnance de non-harcèlement l'interdisant de contacter ou d'approcher par quelque moyen que ce soit les deux femmes, et ce, pour une durée indéterminée. Il lui a également été interdit de détenir ou d’obtenir un permis de conduire pendant une période de 16 ans et demi.
"Enfin, après deux ans de chaos physique, émotionnel et pratique, nous avons obtenu justice", a réagi Zoe Turnbull. "McBurnie était le Jekyll et Hyde de Jedburgh: charmant en public mais dangereux en coulisses".
Cette femme de 46 ans a souhaité "en guise de conclusion", "dire à toute personne souffrant de violence domestique - qu'elle soit un homme ou une femme - de ne pas se sentir seule, piégée ou sans option et de ne pas attendre que le pire se produise avant d'agir".