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Abus sexuels, violences physiques, harcèlement... Une école privée mise en cause en Écosse

Capture d'écran d'un des bâtiments de la Merchiston Castle School (illustration).

Capture d'écran d'un des bâtiments de la Merchiston Castle School (illustration). - Capture d'écran Google Maps

Des abus sexuels et des violences physiques et psychologiques ont été commis dans une école écossaise réservée aux garons, entre les années 1950 et 2010, révèle un rapport publié en juin 2025. Huit enseignants sont mis en cause.

En Écosse, plusieurs établissements privés sont mis en cause pour des faits d'abus physiques, psychologiques et sexuels. Une grande enquête, sous le nom Scottish Child Abuse Inquiry a été lancée en 2015 par les autorités, pour établir et comprendre l'ampleur de ces abus.

Parmi les écoles concernées, la Merchiston Castle School à Édimbourg est notamment mise en cause pour des abus commis entre les années 1950 et le début des années 2010, principalement à l'internat. Un rapport, publié en juin 2025 et présenté par Lady Smith, montre qu'il s'agissait d'un véritable système mis en place par plusieurs enseignants.

Le rapport met en cause huit personnes -sept hommes et 1 femme- dont deux sont nommément cités. D'après Lady Smith, il y avait "une ligne d'indécence plus ou moins continue" et ces abus ont été "normalisés pendant des générations", notamment car "les abuseurs étaient parfois protégés par la tradition, l'ancienneté ou la loyauté des gouverneurs".

Des violences physiques, psychologiques et sexuelles

Dans le document, plusieurs types d'abus commis sont mis en évidence. Il y a eu des agressions sexuelles, de la part de ces enseignants, mais aussi parfois entre élèves.

Les huit professeurs mis en cause sont accusés de "voyeurisme, d'incitation à la nudité, d'exhibitionnisme, ainsi que des pratiques obscènes et libidineuses". En ce qui concerne l'enseignante, "il s'agissait notamment d'encourager des élèves plus âgés à avoir des rapports sexuels avec elle", précise le rapport.

Certains élèves de l'internat ont également été victimes de violences physiques. "Deux enseignants se distinguent par leur recours sadique aux châtiments corporels, les frappant au-delà des limites autorisées et faisant preuve d'une violence extrême. L'un d'eux a agi ainsi malgré ses responsabilités pastorales. La gravité de ses coups était notoire, mais l'école ne l'a pas empêché de les commettre ni ne l'a sanctionné", décrit le document.

Des élèves considérés comme vulnérables

Le rapport évoque aussi du harcèlement entre les élèves. Les garçons qui étaient "perçus comme différents" étaient souvent vulnérables et victimes de maltraitance.

"La différence la plus évidente qui rendait un enfant vulnérable était son manque d'aptitudes sportives, mais les abus pouvaient également survenir en raison du statut social, d'un manque de capacités scolaires ou de différences physiques."

L'ensemble de ces comportements a pu continuer pendant des décennies à cause d'une "absence de supervision", mais aussi en raison de rapports d'inspection "insuffisamment critiques", comme le souligne la BBC.

L'établissement présente ses excuses

En 2014, l'un des enseignants mis en cause s'est suicidé après avoir appris l'ouverture d'une enquête policière. À la suite de cela, de nombreux changements ont eu lieu dans l'établissement.

"L'école a compris qu'une amélioration continue était nécessaire. Les processus RH ont été améliorés. Les derniers directeurs ont reconnu que les anciennes méthodes étaient erronées et qu'une franchise totale était nécessaire", précise le rapport.

L'établissement a présenté ses excuses pour les abus commis. "Le rapport révèle un passé d'abus inacceptables subis par de nombreux anciens élèves et met en évidence l'impact durable sur leur vie des décennies plus tard. À tous ceux qui ont subi des abus, nous présentons nos excuses les plus sincères et sans réserve", a indiqué le directeur actuel de l'établissement, Jonathan Anderson.

Astrid Bergere