Violences sexuelles présumées à Saint-Joseph à Gap: où en est l’enquête?

Plus d’un mois après les révélations de BFM DICI concernant des faits de violences sexuelles subies par des élèves de l’établissement privé catholique Saint-Joseph, la procureure de la République de Gap assure que le parquet est engagé sur le sujet. Mais plusieurs particularités dans cette affaire rallongent le temps de l’enquête.

Voilà deux mois que l’enseignant mis en cause a été suspendu à titre conservatoire par l’Education Nationale, alors que le parquet de Gap ouvrait une enquête pour corruption de mineurs. Selon nos informations, le mis en cause n’a toujours pas été entendu par les enquêteurs.

"La distance géographique des personnes que nous voulons entendre fait que cela prend du temps", indique la procureure de Gap Marion Lozac’hmeur.

Les plaignants qui seront entendus ne sont pas contraints à une date ou une heure précise d’audition, les enquêteurs doivent donc attendre leur retour dans les Hautes-Alpes.

Pour accélérer le processus, une autre option est envisagée. Selon nos informations, l’une des plaignants, vivant à l’étranger, pourrait être entendu depuis l’ambassade de France de son pays d’habitation actuel. "Le parquet est parfaitement mobilisé sur cette affaire", assure la procureure.

Toujours selon nos informations, un autre plaignant doit revenir sur Gap dans les prochains jours pour être entendu dans le cadre de cette affaire.

Une cellule d'écoute mise en place

Le parquet n’entend pas attendre ces auditions. La cellule d’écoute ouverte dans l’établissement Saint-Joseph depuis les dernières révélations pourraient permettre aux enquêteurs d’avoir de nouveaux éléments.

Pour autant, la direction de l’établissement indique à BFM DICI que la participation des élèves à cette cellule d’écoute est assez faible. Ce qui peut s’expliquer par le calendrier: "On n’ose pas parler avant le bac, tout sortira après", expliquait une élève de terminale à BFM DICI.

L’ouverture de l’enquête pour corruption de mineurs a fait ressurgir une ancienne plainte, déposée en avril 2022 par une ancienne élève. Elle accusait le professeur aujourd’hui mis en cause de lui avoir demandé des photos dénudées via le réseau social Snapchat en échange de "20/20 toute l’année". La plainte avait été classée par le parquet en décembre 2022 avant d’être rouverte aujourd’hui "au regard de la nouvelle procédure".

Cette enquête pourrait, dans les semaines ou mois à venir, être requalifiée après l’audition des plaignants et du mis en cause.

Loïc Guerringue