Allemagne: un réfugié syrien naturalisé devient maire d'une commune rurale

Ryyan Alshebl, un Syrien arrivé en Allemagne en 2015, a été élu en mars dernier maire de la commune d'Ostelsheim dès le premier tour. Son mandat a commencé ce lundi 19 juin.

Sa prise de fonctions a lieu ce 19 juin, et elle est symbolique. Ryyan Alshebl, un Syrien âgé de 29 ans, a été élu en mars dernier à la tête du conseil municipal de la commune allemande d'Ostelsheim. À compter de ce lundi 19 juin, il occupe le fauteuil de maire, comme le relèvent nos confrères de Libération. Une première pour un réfugié syrien.

Ryyan Alshebl a plusieurs fois raconté à la presse son parcours. Il quitte la Syrie en 2015 à 21 ans et évite le service militaire obligatoire qu'impose Bachar al-Assad, président d'un pays ravagé par la guerre civile. Pour rejoindre l'Europe, Ryyan Alshebl prend place à bord d'une embarcation de fortune et parvient à rejoindre - avec d'autres migrants - l'île grecque de Lesbos. Il prend alors la "route des Balkans", passe par la Macédoine, la Serbie, la Croatie, l'Autriche et arrive en Allemagne après un périple d'une douzaine de jours.

Là-bas, il retrouve l'un de ses frères et s'installe dans la commune d'Althengstett. Il y apprend l'allemand et parvient même à devenir stagiaire en tant qu'assistant administratif à la mairie.

Naturalisé en 2022, élu maire en 2023

Après plusieurs années sur le sol allemand, il y obtient la nationalité en 2022, condition sine qua non pour pouvoir prétendre à l'exercice d'un mandat local. L'attrait du Syrien pour la politique, déjà présent au sein de sa famille, ne s'est pas effacé avec le temps. Ryyan Alshebl se décide alors à se présenter à l'élection municipale d'Ostelsheim.

"C’est mon chef qui m’a poussé à candidater", a confié Ryyan Alshebl, des propos rapportés par Libération. Le réfugié syrien explique d'ailleurs ne pas voir le poste de maire comme un simple mandat administratif mais comme étant un "médiateur entre les citoyens et la politique".

Située dans le Land du Bade-Wurtemberg dans le sud-ouest de l'Allemagne, la petite ville d'Ostelsheim d'environ 2500 âmes et nichée entre au milieu de collines et de champs verdoyants, a la réputation d'être conservatrice.

Ryyan Alshebl, devenu membre des Verts allemands, se présente en mars à l'élection municipale en tant qu'indépendant, et accomplit même l'exploit d'être élu dès le premier tour avec 55,41% des voix contre deux autres candidats locaux. "Un signe d'ouverture sur le monde" des électeurs d'Ostelsheim selon lui.

"Je suis heureux d'avoir eu la chance de vivre ici. D'autres ne l'ont pas eue", a-t-il enfin déclaré quelques semaines avant sa pris de fonctions.

Hugues Garnier avec AFP Journaliste BFMTV